Iyina, mouvement citoyen a organisé pour sa 2e édition des vacances citoyennes sous le thème : « le rôle du jeune leader face aux défis de la démocratie au Tchad » dans les locaux du centre culturel Al-mouna situé au quartier Bololo dans le 3e arrondissement de N’Djamena, capitale du Tchad. Cette rencontre qui commence aujourd’hui 30 Août 2018 prendra fin le 1er septembre 2018. Étaient présent au lancement de cette édition les leaders du mouvement Iyina, le député Djimet Clément Bagaou, Manga Jean-Bosco, François Ndjekonbé…
Crée depuis quelques années, le mouvement citoyen iyina est un mouvement qui milite pour la justice et le bien commun. Nadjo Kaïna est le porte-parole de ce mouvement et celui à qui revient le mot d’ouverture. Comme à l’accoutumée, toutes les organisateurs s’excusent et remercient les invités et participants d’avoir répondu à l’invitation, le porte-parole de iyina n’a pas perdu de vue cet aspect avant d’élucider le thème de l’année : « cette édition s’inscrit dans la mission du mouvement citoyen iyina de créer des cadres favorables au débat citoyen, permettre aux jeunes d’échanger sur leurs conditions de vie et leurs responsabilités quant à l’avenir de notre beau pays. La jeunesse tchadienne en proie aux privations de tout genre, à l’exclusion, à la marginalisation et à la discrimination sombre dans le désespoir, vivant dans la précarité avec un lendemain hypothétique. Partagée entre chimère et illusion, la jeunesse se glisse vers sa propre mort sans siroter la gloire de son temps ». iyina à travers la voix de son porte-parole a une large inquiétude portée sur l’avenir de la jeunesse et plaide surtout pour les diplômés sans emploi. Il baisse le ton en appelant les jeunes d’être pacifique dans toute action : « Au moment de la 4e République place en priorité la femme et la jeunesse, qu’a-t-on fait du chômage des jeunes ? l’inexistence d’une véritable politique d’orientation du système éducatif et de l’emploi, l’inégalité sociale, la cherté de vie, les violation des droits fondamentaux des citoyens, la suppression d’embauche à la fonction publique, la censure de l’Internet, la grève sans fin des fonctionnaire…les conditions déplorables des étudiants tchadiens, face à ce constat, la jeunesse tchadienne au-delà de toutes les considérations ethniques, religieuses et culturelles doit s’engager d’une manière pacifique et dévoué pour sortir le Tchad de l’ornière ».
Pour Nadjo Kaïna quelques ordonnances doivent être révisées par l’Etat : « ordonnances sur les associations, les partis politiques et les médias et demandons le retrait pur et simple du serment confessionnel qui met en mal selon la cohésion sociale et pacifique des tchadiens ». Il poursuit en appelant les députés de faire un choix judicieux lors de présentation de ces ordonnances à l’hémicycle, car pour iyina, c’est l’urgence du péril qui menace l’existence de la nation tchadienne.
Kemba Didah Alain, coordonnateur du projet « activités de vacances » estime que cette rencontre explique la constance de l’engagement du mouvement iyina pour le « Tchad de notre rêve ». Pour lui, il est possible et fort que le Tchad se développe, ceci grâce à l’engagement collectif et citoyen. Pour qu’il y ait un bon développement les jeunes doivent avoir un œil rétrospectif et aussi de partage entre l’ancienne et nouvelle génération : « vacances citoyenne, du virtuel au réel est un cadre de brassage et de formation des jeunes, notamment les utilisateurs des réseaux sociaux. C’est aussi une opportunité de partage d’expériences entre la nouvelle et l’ancienne génération, dans l’optique de tirer des leçons afin de construire ensemble notre avenir commun». Dans ce combat, l’Internet reste un élément essentiel. Kemba didah Alain s’aligne au côté des duos Frédéric Avocats qui ont fait pendante affaire de l’internet (téléphonie mobile Airtel Tchad et Millicom Tchad) à la justice : « La censure de l’Internet retient particulièrement notre attention, c’est un indicateur de recul de la démocratie par ce que la liberté d’expression consacrée par la loi fondamentale est violée. Nous dénonçons aussi le prix exorbitant et le débit faible de l’Internet puis soutenons l’action judiciaire enclenchée par un groupe des avocats contre les téléphonies mobiles ».
La question de la réussite de la jeunesse est un problème qui semble préoccupé les gouvernants « « théoriquement ». C’est pourquoi, dans la foulée, le député Djimet Clément Bagaou s’exclame : « Le Tchad a pris de recule et la jeunesse a intérêt de se battre pour que le Tchad se rétablisse sur les droits. Il faudrait que le Tchad redevienne l’Etat de droit ». Etant présent le directeur de la radio oxygène François Ndjekonbé exhorte plus les jeunes à la réflexion : « nous avons besoin des jeunes qui réfléchissent et qui travaille pour l’avenir de ce pays ». Pour François Ndjekonbé, les universités du Tchad est un autre problème qui le fait douter sur le souci que les gouvernant ont pour la jeunesse. De ce faire, il trouve très intéressante la formation pour le devenir la jeunesse.
Cette journée coïncide avec la journée internationale des personnes portées disparues. A l’occasion Nadjo Kaïna fait toujours sonner l’alarme sur la disparition du professeur IBNI Oumar : « La tenue de la 2ème édition des vacances citoyennes coïncide avec la journée internationale des personnes disparues, nous demandons que la lumière soit faite sur la disparition du Pr IBNI Oumar Mahamat Saleh et demandons justice pour tous les martyrs de la démocratie ».
Durant 72 heures, les participants suivront la formation accès sur : engagement citoyen et gouvernance, éducation aux droits fondamentaux de l’Homme, sécurité informatique et blogging, caricature et écriture musicale pour renforcer leur capacité intellectuelle.
Enfin, une lettre ouverte est adressée à Monsieur le Président de la République du Tchad.