samedi, novembre 23, 2024
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LES PLUIES, OPPORTUNITÉ A SAISIR DANS LE MARCHE DU SABLE A N’DJAMENA

La saison des pluies est une opportunité offerte par la nature aux commerçants de sable à N’Djamena. Une benne de remblai qui dans les années précédentes coûtait moins est aujourd’hui le double. Un voyage de remblai est taxé à 40 000 FCFA sans le frais de déplacement y compris la distance. Le remblai et sable se vendent aussi dans le port tout, leur prix  n’est pas à la bourse de tous.

Chaque année à N’Djamena, les pluies causent souvent des inondations dans certains quartiers et rendent impraticables les routes et passages d’où la nécessité de remblayer devient important. Le travail d’extraction du sable du fleuve est un travail de chaine. Ces commerçants pour bien gérer et commercialiser le remblai, ils passent par le stockage de ce remblai dans un espace bien connu de tous ou encore ils louent de terrain individuellement pour servir de cadre. Le remplissage des bennes est souvent fait par les manœuvres sur place. Assis sous les arbres et munis de leurs pelles, les manœuvres attendent impatiemment l’arrivée des clients comme le font leurs employeurs. Le remplissage  d’une benne est à 5 000FCFA peu importe leur nombre néanmoins le chiffre est arrêté de 05 à 06 personnes. Le sable et le remblai sont stockés dans les quartiers périphériques de N’Djamena dans le 7e et le 9e arrondissement. Le terrain Basilique offert à l’église catholique, le village Klessim vers Bakara et Ngonba situé en face du lycée de Walia et Toukra sont là les espaces occupés par ces marchands du sable et remblai.

Dans les années précédentes, le sable ne coutait que 40 000F à 60 000F mais de nos jours il coûte une somme colossale de 70 000F à 80  000F et le remblai de 25 000F à 40 000FCFA dans cette année dite « abattement ». De tout ce changement, Adam l’un des commerçants de sable et remblai avance les raisons : « Le travail qu’on fait ici, avant il y avait la carrière mais maintenant le fleuve est rempli d’eau. Nous n’utilisons que notre stock pour vendre. Nous avons le remblai à 40 000F et le sable coûte 70 000FCFA. Pour la personne qui est dans le besoin, elle vient nous voir si et cela l’intéresse, c’est en ce moment que nous lui vendons.

Hors mis le prix de remblai qui est de 40 000F pour la grosse benne et 25 000F à 30 000F pour les petite bennes, nous taxons encore les clients par rapport à leur distance. Nous tenons en compte le chargement, le gasoil et paiement des transporteurs aussi. L’année passée le prix est moins cher et si cette année, c’est exorbitant, ce parce qu’on a vu que si on vendait au prix d’avant, nous n’allons pas nous en sortir. Dieu merci, on vend de 05 à 10 bennes par jours ».  Ce prix reste invariable partout dans les différents points de vente. Ali Rassolbaye a abordé dans le même ordre d’idée que Adam. Pour lui, il ne pas facile en cette période d’avoir le sable ni le remblai car tout est inondé par la montée des eaux des pluies. A l’occasion ceux de walia à l’exception du fleuve qui est rempli, ils ont évoqué un problème de l’eau de sel qui viendra les chasser encore de cet endroit. Et il ne serait pas facile de prester de service dans ce lieu.   

Malgré le prix exorbitant de remblai, certaines personnes se sont vue dans l’obligation d’acheter le remblai afin de rendre praticable leur passage. Un citoyen c’était prononcé à ce sujet : « Il est vrai que le prix de remblai n’est pas à la bourse de tous certes, mais on dit souvent que l’union fait la force. Alors nous avons cotisé pour assainir le quartier et rendre praticable notre ruelle ». Selon les chauffeurs rencontrés, le prix est fixé directement des propriétaires de benne : « Nous chauffeurs n’avons pas du tout le pouvoir sur le prix. C’est le patron qui taxe et nous exécutons afin d’avoir aussi à la fin, notre argent de ration. Cet endroit nous n’avons pas loué. C’est pour l’Eglise et nous allons la céder quand elle en aura besoin  et nous ne payons pas aussi la mairie. ABAKAR Absounoune est notre chef, il travaille dans une commune de la place. Il a près de 20 bennes ici à N’Djamena ».

Les camions ne sont pas l’unique engin de vente de sable et remblai. Des jeunes voire pères de famille s’adonnent aussi à ce commerce de sable juste avec leur port tout communément appelé au Tchad « Pousse ». C’est le cas de Djimtebaye Malachie originaire de Mouroum Goulaye et père de 05 enfants s’est lancé dans cette affaire depuis plus de 05 ans à N’Djamena : « En cette période, il n’y a pas de sable ni remblai au bord du fleuve. Nous achetons souvent avec ceux qui ont fait le stock. Un tour de port tout coûte 600F et nous revendons parfois à 1500F, 2000F et eux qui ont pitié de nous, nous donnent 2 500F. Et parfois, si nous n’avons pas d’argent pour acheter nous nous sacrifions pour aller au fleuve malgré que se rempli pour ramasser le sable et le sécher un moment avant de le mettre sur le marché sinon ça pèse ».

Ce prix a beau progresser du côté de camion mais il reste toutefois le même dans le côté des vendeurs ambulants des enjeux à deux roues. Un tour de pick-up coûte 15 000FCFA hors mis le déplacement. De ce prix exorbitant certains jeunes se lancent à la chasse de sable sur le « goudron » en s’exposant. Ils ramassent le plus souvent le sable stocké à l’angle et aux bordures du goudron de l’effet du vent et de la circulation.   

 

Dans certains quartier prendre l’argent et remblayer le passage est un problème en ce moment : « Vous savez que nous traversons un moment de crise économique ou on demande même la réduction du prix en tout, avoir même à manger est difficile et prendre une somme de 40 000F à 45 000F jeter sur le sable ou remblai ? Non ! Pour ceux qui ont des moyens oui mais pas moi. Si le gouvernement veux, il n’a qu’à nous creuser un grand canal, c’est ce dont on en a besoin ici à Gassi pour drainer l’eau jusqu’au fleuve ou dans un bassin de rétention». Dans le 7e arrondissement, certaines personnes estiment que ce prix qui se donne d’une manière anarchique par les vendeurs n’est sans la responsabilité des chefs de communes car, pour eux tout se passent sous les yeux des maires. Arthur habitant du quartier moursal dixit : « N’a-t-on pas coutume de dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Si le gouvernement avait baissé le prix de carburant, il devrait normalement imposer aussi un prix dans le transport et dans certaines marchandises mais hélas ! Dieu merci qu’à N’Djamena, la saison pluvieuse tire à sa fin heureusement ».      

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