Une politique de relance est nécessaire en période de crise économique ?
La crise financière qui a touché l’Etat Tchadien début 2014 par des facteurs exogènes et endogènes s’est transformée déjà en crise économique et se propage lentement vers d’autres secteurs d’activité économique. Quelles sont les caractéristiques d’une crise économique ? D’abord elle se traduit par un baisse d’activité économique qui peut toucher un ou plusieurs secteurs de l’activité économique d’un région, pays, continent..
Elle s’explique par la dégradation de la situation économique qui peut affecter la production, les dépenses publiques, des ménages, la consommation, l’emploi, les salaires, le niveau de vie… Donc la baisse d’activité économique se traduit inéluctablement par une baisse temporaire ou continue de la croissance économique. Ce qui peut nous amener à la récession économique, période de grande et longue baisse d’activité économique entraînant des faillites, conflits politiques, sociaux…
2- pourquoi préconiser une politique de relance ?
La relance veut dire injecter de l’argent dans l’économie afin de redémarrer la machine économique. Mais qui doit injecter de l’argent et par quels instruments économiques ? En période de crise économique, l’Etat peut relancer l’économie par des dépenses publiques importantes à travers des investissements dans des grands travaux publics, baisse des impôts contrairement aux politiques d’austérité qui réduisent les dépenses et augmentent les impôts.
3- les differents instruments des politiques de relance :
1- « la relance budgétaire par l’augmentation des dépenses de l’Etat ou la baisse des impôts afin d’augmenter les revenus disponibles des ménages ;
2- la relance par la réglementation qui vise à accroître les revenus des bas salaires (ex: augmentation du salaire minimum). Ceux-ci ont en effet tendance, en proportion, à consommer plutôt qu’épargner ;
3- la relance monétaire. Une baisse des taux d’intérêt favorise la demande de crédit par les ménages et les entreprises, ce qui favorise une hausse de l’activité économique ».
4- Mes propositions
Afin de relancer l’activité économique frappée par la crise financière et économique, je propose l’augmentation des dépenses publiques par des grands travaux afin de soutenir la demande globale et encourager la croissance. Pour cela un plan de financement de l’ordre de 4 milliards de dollars $ me semble suffisant. Bien qu’une augmentation des dépenses publiques nécessaire pour redémarrer l’activité économique aura un effet sur le niveau de l’endettement public. Mais le taux de la dette totale du Tchad en % du PIB demeure soutenable, soit 45% en 2016 (sources FMI ).
Ce plan de relance peut s’accompagner aussi par un desserement du taux d’intérêt en faveur des ménages pour encourager la consommation et l’investissement des entreprises et par la poursuite de certaines réformes des finances publiques.
Kebir Mahamat Abdoulaye
Économiste