Le 20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi, leader controversé de la Libye pendant plus de 40 ans, était capturé et tué aux abords de Syrte par des forces rebelles soutenues par une coalition internationale menée par la France, les États-Unis et l’OTAN. Cet événement marqua la fin d’un régime qui avait dominé le pays depuis son coup d’État de 1969, mais aussi le début d’une période de chaos pour la Libye.
Accusé de soutenir le terrorisme, notamment après l’attentat de Lockerbie en 1988, Kadhafi avait été visé par l’intervention militaire internationale, justifiée par la répression sanglante des soulèvements populaires en 2011. Mais derrière cette offensive se jouaient aussi des enjeux géopolitiques majeurs. Kadhafi était devenu un fervent promoteur de l’unité africaine, rêvant d’une Union africaine forte, dotée d’une monnaie commune qui aurait réduit la dépendance du continent envers les puissances occidentales.
Sous son règne, la Libye avait connu des avancées considérables dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’alphabétisation, avec une élévation du taux d’alphabétisation de 25 % à 83 %. Les populations noires du pays, souvent marginalisées dans d’autres régions d’Afrique du Nord, occupaient des postes importants dans l’armée et l’administration.
Après sa mort, la Libye a sombré dans la guerre civile, laissant la place à des milices rivales et à une montée en flèche de la violence, notamment à l’encontre des populations noires. Ce chaos post-Kadhafi a soulevé des critiques quant aux motivations réelles de l’intervention occidentale et aux conséquences désastreuses pour la stabilité du pays et de la région.
Aujourd’hui, 13 ans après sa chute, le souvenir de Mouammar Kadhafi reste vivace, entre admiration pour ses idées panafricanistes et condamnation pour son régime autoritaire.