La récente réponse du Président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, à la lettre ouverte de son frère, le Général Adam Idriss Deby, suscite de vives réactions dans les milieux journalistiques et de la communication au Tchad. Plusieurs professionnels dénoncent une gestion controversée de cette communication officielle.
Parmi eux, Mahamat Ramadan, journaliste et analyste, critique fermement le traitement réservé à ce document présidentiel. Selon lui, ramener la communication du Chef de l’État à un échange interpersonnel risque de banaliser son statut institutionnel. Il dénonce également la diffusion de cette réponse par un média privé, soulignant que monopoliser la communication présidentielle dans un but exclusif va à l’encontre des règles et usages en vigueur.
Autre point d’achoppement : l’apposition du logo d’un média privé sur un document officiel destiné au grand public avant même sa publication officielle. Une pratique que Mahamat Ramadan qualifie de « falsification d’un document officiel de la République ». Il pointe également une « faute professionnelle grave », estimant que la publication d’un message présidentiel sans en-tête et sans préciser sa nature nuit à l’image du Maréchal, de l’institution qu’il représente et, par extension, du peuple tchadien.
Ce débat relance la question de la professionnalisation de la communication institutionnelle au Tchad. Pour les experts, la communication présidentielle doit obéir à des règles strictes afin de préserver l’autorité et l’image du Chef de l’État. Cette affaire met en lumière les défis liés à la diffusion des informations officielles et la nécessité d’un cadre rigoureux pour éviter toute manipulation ou instrumentalisation de la parole présidentielle.