Plus d’une semaine après la proclamation de la victoire de l’opposant Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle de décembre dernier en République démocratique du Congo (RDC), l’Union africaine (UA) est dans l’obligation d’envoyer le lundi prochain une délégation de haut niveau à Kinshasa, la capitale du pays.
Suite à la réunion du jeudi 17 janvier tenue au siège de l’Union Africaine sur la situation en RDC, les chefs d’État et de gouvernement ont doute quant à la conformité des résultats définitifs. Raison pour laquelle, ils demandent à la Cour constitutionnelle, chargée d’évaluer la validité du scrutin, à suspendre leur publication donnant la victoire à l’opposant Etienne Tshisekedi.
Selon le communiqué de l’UA, la délégation sera composée du président de la Commission de l’UA, M. Moussa Faki Mahamat et le président en exercice de l’UA, le chef de l’État rwandais Paul Kagame. La délégation entrera en contact «avec toutes les parties prenantes congolaises, dans le but de trouver un consensus sur une issue à la crise post-électorale.
Dans le souci de mener à bien la tentative de transparence des résultats élections, les chefs d’Etat et chefs de gouvernement africains réunis ce jour à Addis Abeba «demandent à tous les acteurs impliqués en RDC d’interagir positivement avec la délégation africaine de haut niveau, dans l’intérêt de leur pays et de leur peuple».
Une initiative que le gouvernement sur place s’y oppose toutefois et rejette la demande de repousser la proclamation des résultats. Son porte-parole, Lambert Mende, explique ce vendredi 18 janvier que la délégation de l’UA est la bienvenue, mais que le processus post-électoral n’a pas à être modifié. Il déclare à l’AFP: «Je ne pense pas qu’il appartienne au gouvernement ou même à l’Union africaine de dire à la Cour ce qu’elle doit faire. Je ne sais pas s’il y a des pays où on peut interférer comme ça dans une procédure légale.» Martèle-t-il. Pour Peter Kazadi, directeur de cabinet adjoint du vainqueur, Tshisekedi. «C’est une grande surprise. C’est une première à ma connaissance. C’est inacceptable».
Même si cette initiative est à saluer, elle va perturber le calendrier. Puisque le candidat malheureux Martin Fayulu, qui dénonce un «putsch électoral» et revendique 61% des voix, avait saisi la Cour constitutionnelle mardi afin d’exiger «un recomptage». Celle-ci dispose d’un délai de quatre jours pour proclamer les résultats définitifs de l’élection. La prestation de serment du nouveau président de la République étant prévue mardi prochain mais telle que ce parti il sera difficile à la Cours constitutionnelle de déterminer avec exactitude la date de proclamation définitif des résultats et de prestation du nouveau président. Mais d’après Reuters, cette proclamation officielle est attendue ce vendredi ou samedi au plus tard.