Après la promulgation des lois 20, 31 et 32, la Haute Autorité des Média et de l’Audiovisuelle (HAMA) communique sur la connaissance et la compréhension de ces textes de base. C’est à travers une journée d’échanges et d’imprégnation tenue, ce mardi 12 février au Centre d’Etudes et de Formation pour le Développement (CEFOD). Une journée qui a réunit des directeurs de publications des différents organes de presse, des responsables des organisations faitières, des chefs des partis politiques, des journalistes et les associations de la société civile.
Née sur les cendres du Haut Conseil de la Communication (HCC), la HAMA veut à travers cette journée, communiquer plus sur ses attributions et prérogatives dont lui sont conférées le législateur de la 4ème République. Après l’adoption, la ratification et la promulgation des lois 20, 31 et 32 respectivement portant le régime de la communication audiovisuelle, la presse écrite et presse électronique, les attributions, organisation et fonctionnement de la HAMA.
Selon le rapporteur de la HAMA, Laoro Gondjé, cette journée est organisée afin que chaque organisation et hommes de média soient informés de la même manière sur les nouvelles dispositions des lois régissant la communication et l’information au Tchad. « Ce qui évitera toute interprétation contraire comme d’aucun le qualifie de liberticide », souligne-t-il.
Dans sa présentation, le consultant indépendant, Dr Ngartebaye Eugène Le Yotha, de dire que les nouveaux textes de la HAMA présentent plusieurs innovations et progrès par rapport aux anciens. En matière de la presse écrite, le champ d’actions de la HAMA est élargie jusqu’à la presse en ligne et aux blogs.
Parmi les innovations dans ces nouvelles dispositions de ces trois lois, l’on note la distinction de la presse publique et privée, ce que l’ancienne loi n’a pas explicité. Dans ces lois, la presse publique est définie comme la propriété de l’Etat. Cette presse n’est pas contrainte à observer les règles et procédures de création imposées à la presse écrite privée. Elle (presse publique) est appelée à respecter les règles de service public et le cahier de charge soumis par la HAMA. Tandis que la presse privée est contrainte au régime déclaratif, interdiction d’être propriétaire de plus de trois (3) organes d’information. L’autorisation à toute personne physique ou morale de droit tchadien de créer un organe de presse en ligne en respectant les mêmes règles et procédures infligées à la presse écrite privée.
Faire le médecin après la mort
Même si l’on note plusieurs changements dans les présentes dispositions, de la loi 017/PR/2010 relative au régime de la presse au Tchad à la loi 31/PR/2018 et la loi 009/PR/2010 relative à la communication audiovisuelle à la loi 020/PR/2018, certains hommes de média n’apprécient guère. Car selon eux, les textes présentent une certaine discordante. « Il ne faudrait pas qu’une loi soit adopté avant qu’on appelle les journalistes pour en parler. On va parler de quoi ? Quand la loi est adoptée, elle ne peut que s’appliquer», souligne un participant à la sortie de cette journée.« Ces textes n’apporteront rien dans la vie de la presse privée », fustige un autre.
La question d’accès aux sources d’informations
Sur cette question l’attente des journalistes reste sans réponse. « La HAMA est un organe régulateur, elle ne peut sanctionner ceux qui ficellent les informations publiques », lâche son président, Dieudonné Djonabaye. A cet effet une proposition est faite par l’un des participants sur la création d’une direction de l’information publique rattachée au ministère du secrétariat général du gouvernement (SGG) afin de mettre à la disposition de tout public les informations, cela pourrait résoudre en partie la question d’accès aux sources d’informations.
Les questions de la suppression de la carte professionnelle de journalisme, la publicité, la suspension des organes de presse privés… ne sont pas perdues de vue par les participants.
Il faut retenir qu’après huit (8) ans, le régime de presse au Tchad a véritablement changé avec la ratification de la loi 031/PR/2018 sur le régime de presse écrite et des médias électroniques en place de la loi 017/PR/2010 relative au régime de la presse au Tchad, la 020/PR/018 sur la communication audiovisuelle en place de la loi 009/PR/2010 et la loi 032/PR/2018 portant attributions, organisation et fonctionnement de la HAMA.