Constatant avec préoccupation que la menace terroriste et rébellion deviennent au fur et à mesure des attaques, motivées essentiellement par l’intolérance et l’extrémisme qui se multiplient dans plusieurs régions du monde, les chefs d’Etat se sentent préoccuper par cette propagation.
La conférence des Chefs d’Etat appelle aux Etats membres à développer et à intensifier une coopération dans tous les domaines qui préservent la paix et la sécurité dans l’espace sahélo-saharien.
Elle a également appelé les Chefs d’Etat à prendre les dispositions nécessaires pour inscrire leurs actions dans le cadre des objectifs prioritaires de la CEN-SAD, notamment la sécurité régionale et le développement durable. Ainsi, la Conférence a examiné cas par cas, la situation des Etats qui sont menacés par les terrorismes et les rebellions.
Sur la Situation en Libye
Depuis la révolution du 17 février 2011, le pays se trouve dans un chaos total. Tout en reconnaissant l’accord politique inter-libyen de SKHIRAT (au Maroc) du 17 décembre 2015, cet accord demeure une bonne base pour la poursuite des concertations entre les composantes politiques et sociales de la Libye.
La Conférence relève que les défis majeurs demeurent : la restauration de l’Autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pays, la mise en place des forces de sécurité et de défense nationales avec des commandements unifiés, l’organisation d’élections générales devant aboutir à la mise en place d’autorité légitimes et acceptées de tous.
Enfin, par rapport à la situation de guerre actuelle en Libye, elle lance un appel à toutes les parties libyennes à observer un cessez le feu immédiat et à relancer le dialogue national.
Sur la Situation au Mali
Au Mali, on relève une évolution politique et démocratique favorable à la paix et au dialogue tandis qu’on relève une recrudescence des activités terroristes au Nord et au Centre du pays.
Sur la Situation au Centrafrique
En République Centrafricaine la situation évolue de façon rassurante. L’adoption de feuille de route du 17 juillet 2017 sur « L’initiative Africaine pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine » et la signature du 06 février 2019 à Bangui, reste à saluer.
La conférence encourage le nouveau gouvernement inclusif à mettre en œuvre les dispositions de l’Accord de paix du février 2019 et des celles des différentes feuille de route pour la paix et la réconciliation en RCA.
Sur la Situation au Soudan
La conférence a exprimé sa préoccupation face à la situation au Soudan ou on observe depuis quelques mois des mouvements sociaux qui ont abouti à un changement de pouvoir.
La conférence a lancé un appel à tous les acteurs politiques du Soudan pour envisager une transition pacifique consensuelle et un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable.
Elle a appelé tous les Etats membres de la Communauté à apporter leurs aides et soutiens aux responsables politiques actuelles et au peuple soudanais.
Sur la Situation dans le Bassin du Lac Tchad
Au Bassin du Lac Tchad, une évolution positive au plan sécuritaire a été observée depuis la mise en place et l’opérationnalisation de la Force Multinationale Mixte (FMM). L’action de la FMM a empêché la création de sanctuaires pour les terroristes réduits à des actions d’éclats.
Elle a salué les progrès réalisés sur le terrain par la FMM qui a libéré plus de 20 000 personnes, mais des milliers d’autres y sont malheureusement restées. Les organisations locales et internationales rencontrent des difficultés pour acheminer de l’aide aux victimes, dans une zone où 4,7 millions de personnes ont un besoin urgent d’assistance, et où la famine s’installe progressivement. Ces personnes manquent de tout et vivent sous la menace quotidienne de Boko haram.
La conférence a rendu hommage aux vaillants soldats qui ont consenti le sacrifice suprême et a présenté ses sincères condoléances aux familles de personnes civiles et militaires qui ont perdu la vie dans la défense de la paix et de la sécurité dans le Bassin du Lac Tchad.
La conférence a condamné les violences qui ont eu lieu à OGOSSAGOU et a rappelé qu’il faut prendre en compte les violences intercommunautaires comme une menace sérieuse à la sécurité collective et à la paix sociale. Elle a exhorté les pays membres de la CEN-SAD à poursuivre et à renforcer la coopération militaire et sécuritaire avec le Mali en vue d’anéantir les groupes extrémistes qui continuent à représenter une menace dans cette région par attentats et autres attaques notamment au Mali, au Niger, au Burkina Faso et dans toute la région sahélo-saharienne.