Par un point de presse tenu ce matin 20 avril 2019 à la maison des médias du Tchad, le président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), Saleh Kebzabo confirme sa place de chef de file de l’opposition tout en répondant à Kassiré Coumakoye des accusations et allégations portées à son encontre.
« Depuis quelques semaines, l’Undr et son chef sont redevenus la cible privilégiée du pouvoir. Sur tous les terrains, de complot en complot, la machine infernale de déstabilisation s’est remise en marche. Détruire par tous les moyens illégaux et honteux, s’attaquer personnellement à son président voué aux gémonies et mentir sur tous les fronts, voilà les méthodes qui sont utilisés ».
Pour répondre au ministre d’Etat, Dr Delwa Kassiré Coumakoye en la question du poste de chef de l’opposition, Saleh Kebzabo s’en explique. « Mon rejet de la décision de la cour suprême n’a donc aucun fondement financier, mais il se fonde sur les principes de droit. J’ai demandé à des avocats et juristes tchadiens et africains leur avis qui m’obligera. Pour l’heure, tous les avis sont convergents : la cour suprême du Tchad n’a pas dit le droit. C’est pour cela que je confirme ma position de Chef de l’opposition démocratique ».
A son avis, aucune voix de recours n’est possible en l’état. Il a demandé à ses avocats de préparer la saisine de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui est un organe de l’Union africaine.
Il enjoint au ministre d’Etat, Kassiré Coumakoye que la chambre constitutionnelle de la cour suprême n’a pour compétence que le contrôle de la constitutionnalité des lois et ne peut donc rendre de décision en interprétation d’un texte.
Selon lui, la chambre s’est cantonnée aux dispositions de l’article 7 de l’ordonnance 40, alors que l’article 8 dispose clairement que : « Le mandat du chef de l’opposition démocratique couvre toute la durée de la législature ». Et la désignation du chef de l’opposition démocratique découle du résultat des élections législatives, et non d’un acte administratif.
La variation du nombre de députés ne saurait mettre en cause cette position, clarifie Saleh Kebzabo.
Quant à l’arrestation de Andrés Essono Ondo, secrétaire général équato-guinéen de la Convergence pour la démocratie sociale, un parti de l’opposition et que le ministre d’Etat le traite de « Chef rebelle venu acheter des armes au Tchad », Saleh Kebzabo trouve en cela de scandaleux, monstrueux, inacceptable, irresponsable et reste convaincu de son innocence.
Enfin, pour lui, le ministre d’Etat se fourvoie dans une matière dont il est déconnecté depuis belle lurette et faute d’argument de droit, il fait le bouffon.