La coordination des partis politiques pour la défense de la constitution (CPDC) sort de son silence pour dénoncer la gestion chaotique du processus électoral par le mouvement patriotique du salut (MPS), parti au pouvoir. C’était lors d’une conférence de presse tenue, lundi 20 mai 2019 à la maison des médias du Tchad.
« Des élections en 2019, il est difficile de s’en convaincre, d’autant plus que la conduite unilatéraliste du processus par le pouvoir MPS trahit une volonté d’empêcher ou à tout le moins retarder l’organisation des élections législatives et municipales », a déclaré le porte-parole adjoint de la CPDC, Poddi Djimé Bichara.
Pour le porte-parole, organiser des élections législatives et municipales en 2019 est quasiment impossible. « Le président français, Emmanuel Macron avait annoncé des élections au mois de mai 2019, nous y sommes déjà. Le président Idriss Déby avait rectifié parlant de la fin du premier semestre 2019. Nous y seront dans quelques semaines. Qui croire ? », s’est-il interroger.
Parlant de la question de la mise en place du CNDP, la CPDC a répondu que c’est une officine de toutes les manœuvres plus sordides, un théâtre de la corruption, des intimidations et menaces de tout genre. « Le CNDP est incontestablement devenu le principal obstacle à l’organisation des élections au Tchad ».
La CPDC revient sur le décret 216 portant désignation des membres de la CENI. Pour elle, ce décret est une violation flagrante de la loi n°030/PR/2018 du 30 novembre 2018 portant création d’une commission électorale nationale indépendante et de l’ordonnance n°40/PR/2018 du 31 août 2018 portant statut de l’opposition démocratique.
« Les actes qui jalonnent le processus électoral en cours s’inscrivent dans un registre diamétralement opposé », a critiqué le porte-parole, Poddi Djimé Bichara, avant d’ajouter que de la nomination unilatérale des responsables du bureau permanent des élections (BPE) à la nomination de chef de file de l’opposition démocratique, en passant par le découpage territorial, de la charte des partis politiques et le projet de code électoral, rien ne laisse présager l’organisation des élections apaisées, transparentes et crédibles au Tchad.
La CPDC de conclure que les démocrates tchadiens ont le devoir de s’opposer pour exiger des élections libres, justes, démocratiques et crédibles prenant en compte les enjeux de paix et de stabilité. Elle exhorte les partenaires à œuvrer en faveur d’un processus électoral inclusif et transparent au Tchad.