L’activité d’élevage occupe une place sociale et économique majeure au TCHAD . Elle est pratiquée par la majorité des ménages ruraux, sans distinction de sexe ou d’ethnie, qui en tirent l’essentiel de leurs revenus. Cependant, le secteur est marqué par de conflits récurrents avec de graves conséquences socio-économiques et culturelles. Des dispositions doivent être prises en vue de garantir un développement au secteur.
L’accroissement de la population conjugué aux besoins nouveaux de terres agricoles, au développement de la culture de saison sèche et aux effets néfastes des changements climatiques réduisent considérablement l’espace réservé aux animaux. De ce fait, la mobilité des animaux à la recherche de pâturages, de cures salées et de points d’eau ne se fait pas sans difficultés.
Dans un tel contexte de raréfaction des terres et des ressources naturelles, les individualismes se développent au détriment des valeurs ancestrales de partage et de solidarité. Ainsi, il s’instaure et s’accentue une compétition entre les acteurs du monde rural, principalement entre les éleveurs et les agriculteurs puisque chacun a tendance à privilégier les différences au détriment des similitudes et des intérêts communs. Dans cette véritable lutte d’intérêts, chacun perd ses repères et les contacts se soldent malheureusement par des oppositions rangées.
Ces conflits deviennent de plus en plus nombreux et graves, menaçant ainsi la cohésion sociale de même que les objectifs de développement et d’intégration économique.
Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont généralement liés à la question foncière pourtant régie par, entre autres, la loi portant réorganisation agraire et foncière, la loi portant régime foncier rural, la loi d’orientation relative au pastoralisme, le code forestier et la loi d’orientation relative à la gestion de l’eau.
Pourquoi alors l’Etat n’arrive pas jusqu’au preuve du contraire de se mettre en oeuvre pour régler ces problèmes. Avec la suspension des chefs coutumiers et traditionnels la situation ne peut que se compliquer si on sait l’apport de ces derniers sur les conflits qui opposaient les deux communautés de la région du OUADDAI.
En tant que fils de cette région je ne fais que m’indigner de tout ce qui se passe actuellement et je souhaite l’intervention du président de la république en personne pour régler ce conflit de manière durable.
Et j’en appelle les filles et fils de la région de modérer leur propos et d’être impartial dans les interventions afin de ne pas mettre le couteau dans la plaie. La situation est fragile et ça risque de créer un chao que personne ne pouvait le maîtriser. Ce que s’est passé au Darfour devrait nous servir d’exemple.
Par MAHAMADI Sadadine Mahamat.