A travers une conférence de presse qu’il a animée le jeudi 20 juin à son domicile avec son avocat Me Olivier Gourara, Saleh Kebzabo annonce que la question sur le titre de chef de file de l’opposition démocratique tchadienne est classée et qu’il se contente de mener son combat pour l’intérêt national.
« J’ai porté la lourde tâche de chef de l’opposition politique, puis démocratique pendant sept ans, sans aucun soutien du gouvernement qui s’est contenté de nous suivre avec mépris », a craché Kebzabo avant d’ajouter que « nullement découragé, je me suis mis aux côtés de mes collègues pour animer de nombreuses réunions ponctuelles, pour prendre des positions communes sur grandes questions d’intérêt national ou pour des revendications politiques ou matérielles ».
Pour son avocat Me Olivier Gouara la décision de la Cour Suprême comporte beaucoup d’irrégularités et à semer de trouble dans l’esprit de beaucoup d’observateurs de la scène politique. Pour lui, la Cour Suprême, a été saisi pour l’interprétation et l’application de l’ordonnance n°040/PR/2018 du 30 août 2018. « Il s’agit donc d’une demande d’un avis consultatif. Dès lors, la Cour Suprême devait se contenter de donner une interprétation du texte relatif au statut de chef de l’opposition démocratique. Dans ce cas de figure, la Cour Suprême statue en matière gracieuse et non en matière contentieuse. Elle rend un avis et non une décision », a-t-il renseigné.
« Outrepassant ce qui lui a été demandé, la Cour Suprême à plutôt rendue une décision et procédé à la promulgation d’un nouveau chef de l’opposition démocratique. La Chambre constitutionnelle à statuer ultra pétita », a-t-il précise.
« Briser les ailes d’unes oppositions forte afin de la soumettre au pouvoir »
Selon le président de l’UNDR, Saleh Kebzabo, cette manœuvre du pouvoir vise à préparer la fraude électorale, c’est pourquoi il veut distraire l’opposition. « Dans la perspective proche, des élections législatives, communales et présidentielles en 2020 et 2021, il fallait faire un nettoyage général pour mettre en place le dispositif de fraude », a-t-il marqué
« Tout ce que nous observons depuis 2018 s’inscrit dans cette logique : briser les ailes d’une opposition forte afin de la soumettre au pouvoir ».
Renonciation et nouvel élan
En déclarant de n’est point poursuivre le débat sur la décision de la Cour Suprême, Saleh Kebzabo appelle l’opposition à la vigilance et à une vraie solidarité. « Le faux débat sur la décision de la Cour Suprême du 11 avril qui démet le chef de l’opposition et en nomme un autre est une forfaiture grave commise par la plus haute autorité judiciaire du Tchad. J’avais promis de m’y opposer, J’y renonce. J’ai décidé de ne plus poursuivre les actions en nullité, car le débat est politique. Je garde ainsi ma hauteur et ma dignité, qui sont celles de l’opposition pour dire haut et fort que nous ne seront jamais une opposition convenue. Nous laissons ceux qui s’y plaisent à s’y livrer », a déclaré Saleh Kebzabo.
Kebzabo de conclure que le vrai débat est entraine d’être occulté. « On veut amuser la galerie et nous distraire pour occuper le terrain des prochaines élections », renchérit-il.
« J’invite les leaders de la vraie opposition à ne pas se tromper de combat et à se mettre en ordre de bataille pour livrer l’une des plus grandes, peut-être la plus grande bataille dans les semaines et mois qui viennent », lance-t-il.