Au Mali, la résistance a son effet sur les troupes militaires étrangères qui envahissent le pays. Le Canada fait encore attendre l’ONU qui ne peut toujours pas compter sur la présence au Mali d’une force militaire de réaction rapide canadienne. Cela fait plus d’un an et demi que le Premier ministre Justin Trudeau en a fait la promesse solennelle lors d’un important sommet sur le maintien de la paix à Vancouver, en novembre 2017, mais l’ONU attend toujours qu’elle se réalise et que le contingent de 200 soldats se matérialise sur le terrain.
Promesse pas encore tenue, mais par contre, des sources onusiennes affirment qu’un accord sera bientôt conclu pour qu’une force de réaction rapide canadienne entre en action le mois prochain au Mali. Outre cette présence de commandos canadiens, le Royaume-Uni entend renforcer aussi sa présence dans le Sahel, en renforçant significativement sa participation à la MINUSMA.
En effet, lors d’un déplacement au Mali, la ministre britannique de la Défense, Penny Mordaunt, a annoncé le déploiement, à Gao et à partir de 2020, de 250 Casques bleus afin de « répondre aux besoins de l’ONU » et de « combler un déficit capacitaire majeur » de la MINUSMA.
Le ministère britannique de la Défense Mordaunt a indiqué que la contribution de Londres à la MINUSMA se concentrerait sur les capacités de « reconnaissance à longue portée » ainsi que sur la « sensibilisation aux menaces ».
En outre, a-t-il ajouté, que « cette contribution ciblée sera complétée par l’affectation d’officiers britanniques au siège de la mission de l’ONU » ainsi que par « de nouveaux programmes de formation des troupes d’autres pays partenaires qui seront déployées dans l’opération » des Nations unies.
Le ministre de la défense n’a pas précisé les moyens britanniques qui seront déployés au Mali au titre de la MINUSMA. Pour une telle mission, la British Army peut déployer des unités spécialisées, éventuellement appuyées par des drones tactiques Thales Watchkeeper WK450, d’hélicoptères CH-47D et/ou AH-64D Apache.
Ces militaires britanniques mèneront des « opérations dans des zones très contestées […] où nous avons beaucoup d’incertitudes » et « où nous faisons face à des menaces pour nous et pour les populations civiles », a expliqué le général Dennis Gyllensporre, le commandant de la MINUSMA.
Le mandat de la MINUSMA a été reconduit pour un an de plus en juin dernier. Et il a été étendu au centre du Mali, là où les forces européennes se sont concentrées après avoir laissé le Nord aux mains de groupes séparatistes.
En plus de la force Barkhane présente sur place et des contingents estonien et allemand, le rôle de la MINUSMA est d’appuyer les militaires européens qui sont sur place. Un appui surtout juridique qui permet le déploiement au Mali des forces spéciales occidentales, notamment canadiennes et britanniques. Ces forces spéciales s’ajoutent aux 120 commandos parachutistes français qui se sont déployés dans la région de Ménaka vers la fin du mois de septembre 2018. Cependant les populations maliennes continuent de se faire massacrer par des individus toujours non identifiés malgré cette forte présence militaire occidentale.
La force Barkhane ne peut plus faire cavalière seul au Mali. La résistance s’amplifie, et les conditions climatiques empêchent le bon déroulement des activités de logistique.