La date du 15 janvier 1993 est une date inoubliable pour les tchadiens qui ont vécu à cette époque et même une génération après. Cette date où la Conférence nationale souveraine (CNS) est ouverte marque à jamais l’histoire du pays de Toumaï. En ce temps où le Tchad qui vient de sortir sous le joug de la dictature du président Hissein Habré, la une des actualités nationales et internationales étaient portées sur la vie politique du Tchad.
Une rencontre qui a réuni les Tchadiens de toutes les sensibilités politiques, de différentes confessions religieuses ainsi que l’ensemble de la société civile dans un esprit de communion, d’unité et de pardon afin de battre en brèche les préjugés et briser les mythes de division depuis les affres de la guerre civile de 1979.
Le « palais du 15-Janvier », a accueilli ce jour environ 600 participants à la Conférence nationale souveraine (CNS). La CNS à été pour les tchadiens un cadre de réflexion franc et de construction entre les filles et fils du pays. Elle a permis, de réconcilier tous les fils de pays des gaulois, de mettre en place des institutions durables, réformer l’économie nationale, l’administration et l’armée afin de construire un Tchad nouveau.
Cette date est gravée comme l’ère du passage vers une démocratie moderne basée sur les principes universels que sont les libertés individuelles, d’expression, d’opinion avec pour principal corollaire le multipartisme
En cette époque, la télévision nationale ne couvrant pas tout le pays, les Tchadiens se sont accrochés avec beaucoup d’attention à leurs postes radio pour suivre de bout en bout le déroulement des travaux, retransmis en direct sur les ondes de la radio nationale (RNT).
Du 15 janvier au 4 avril 1993 soit trois mois, a permis de prendre d’importantes décisions issues des discussions et débats francs parmi lesquels l’élection d’un Premier ministre de transition, en l’occurrence Dr M. Fidèle Moungar Abdelkérim, la mise sur pied du Conseil supérieur de la transition (CST) dirigé par M. Lol Mahamat Choua, l’adoption de la Charte et du Cahier des charges de la transition. La Constitution de la République du Tchad du 31 mars 1996 révisée en 2005 et 2018.
Les temps forts
Aussitôt, le 10 avril 1993, le premier gouvernement de transition est mis en place conformément au décret n°284 du président de la République avec trente-deux membres dont deux femmes. Il s’agit de Mmes Ngarmbatna Odjimbeye Sou IV, ministre des Affaires sociales et de la Promotion féminine et Bintou Malloum, secrétaire d’Etat à la Fonction publique et au Travail.
Les armes de guerre ont été brulées par le chef de l’Etat, le Colonel Idriss Déby, en présence notamment de l’ancien président Goukouni Weddeye.
Après 25 ans, c’est le forum national inclusif
Les locaux du palais de 15 janvier ont servi à une deuxième fois un arbre à palabre pour marquer une autre page de l’histoire du Tchad. Du 19 au 27 mars 2018 plus de 1000 personnes ont débattus durant huit (8) jours de l’avenement de la prochaine République du Tchad. A l’ouverture le 19 mars 2018 le chef de l’État a déclaré « qu’il est temps d’ouvrir un chantier de modernisation de nos institutions, afin de renforcer la stabilité de notre pays et de consolider notre jeune démocratie ».
Les grandes institutions au Tchad sont pour la plupart issues de la conférence Nationale souveraine. Aujourd’hui certaines d’entre elles sont budgétivores et n’ont plus grand rôle à jouer. D’où la proposition de supprimer la médiature de la république, le collège de contrôle et de surveillance des revenus pétroliers, et la primature.