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CEMAC : Le taux de croissance économique , 3,3 % en 2019 et 3,6 % en 2020, contre 3,6 % en 2018

Le Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) Abbas Mahamat Tolli a présidé hier 25 juillet la 11ème réunion annuelle de concertation du Président de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale, avec la profession bancaire et financière la CEMAC.

Cette réunion est selon le gouverneur une opportunité d’échanger des points de vue sur divers thèmes se rapportant aux cadres tant réglementaire qu’opérationnel de l’exercice des activités liées au renforcement du système bancaire de la zone.  

Abbas Mahamat Tolli relève qu’au cours du premier trimestre 2019, le ralentissement de l’activité économique mondiale observé au second semestre 2018 s’est poursuivi, dans un contexte marqué par la persistance des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, la baisse de la confiance des entreprises et des consommateurs, la chute des échanges et de l’investissement, en particulier en Chine et en Europe, et les incertitudes entourant l’action des pouvoirs publics dans la plupart des grandes économies. 

« D’après les estimations du FMI, la croissance économique mondiale s’établirait à 3,3 % en 2019 et 3,6 % en 2020, contre 3,6 % en 2018, soutenue essentiellement par la vigueur des pays émergents et en développement, en particulier la Chine et l’Inde », a-t-il indiqué. 

Au niveau sous-régional, l’activité économique des pays membres tirerait profit en 2019 de l’augmentation de la production pétrolière et du dynamisme du secteur non pétrolier, conjugués avec la poursuite des réformes macroéconomiques et structurelles par les Etats de la Sous-région.
Le taux de croissance

Pour Abbas M.T., le taux de croissance s’établirait à 3,0 % contre 1,6 % en 2018 ; les tensions inflationnistes resteraient maîtrisées à 2,5 % ; et le solde budgétaire, base engagement, hors dons, se situerait à 0,4 % du PIB. « Par ailleurs, en dépit du creusement du solde extérieur courant à -6,1 % du PIB en 2019, après -3,4 % du PIB en 2018, le taux de couverture extérieure de la monnaie s’élèverait à 68,6 % en 2019, contre 61,3 %, et les réserves officielles couvriraient 3,3 mois d’importations de biens et services », a-t-il précisé. Tout en ajoutant qu’au niveau du système bancaire, les indicateurs d’activité et de performance, bien qu’en régression depuis quatre (4) ans, amorcent une nette reprise, avec une hausse du total bilan de 7,36 % au 31 mai 2019, par rapport à son niveau un an plus tôt. « Il en est de même des dépôts de la clientèle, qui augmentent de 7,26 %. Les crédits bruts, a contrario, sont quasiment stables. L’excédent de trésorerie qui en découle est en forte augmentation de 35,31%, en rapport avec le rapatriement significatif des avoirs extérieurs », a renseigné le gouverneur de la BEAC, Abbas M.T. 

 « Toutefois, à la même date, la qualité du portefeuille de crédits demeure préoccupante. Les créances immobilisées se sont accrues de 30,26 %, tandis que les créances douteuses sont en augmentation de 9,38 % ».

Le produit net bancaire (PNB) de l’ensemble des 51 banques

Le produit net bancaire (PNB) de l’ensemble des 51 banques en activité dans la CEMAC (en dehors des banques en liquidation) a augmenté de 5,05 % sur la base des données provisoires. Quant au résultat net, il est en hausse de 3,53 %. Et sur plan prudentiel, sur les 51 banques en activité, seules 26 banques disposent de fonds propres nets suffisants, contre 27 un an auparavant, pour respecter l’ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat. 

Les participants au séminaire de la COBAC N’djamena 2019 Ph/Tachad.com

Des sanctions pécuniaires applicables aux personnes morales et physiques assujetties à la COBAC.

Sur cette question, le gouverneur de la BEAC, Abbas MT a insisté sur l’adoption des sanctions pécuniaires applicables aux personnes morales et physiques assujetties à la COBAC.

Au regard de l’augmentation du nombre d’établissements en infraction, la persistance et la récurrence presque cyclique de certains manquements ainsi que les délais relativement longs pour rétablir la conformité à l’égard de la réglementation en vigueur, ont conduit le superviseur à légiférer sur cette matière. « Sur cette base, de nouvelles dispositions permettront de renforcer le régime des sanctions disciplinaires en augmentant « le coût de la non-conformité », afin de contraindre plus efficacement les établissements à se conformer en permanence à la réglementation », insiste Abbas MT.

La COBAC a quant à elle entrepris des réformes sur plusieurs textes réglementaires notamment sur la protection des consommateurs, les normes de gestion et de reporting sur base consolidée suivant le référentiel IFRS, ainsi que les modalités d’intervention et l’opérabilité du FOGADAC. 

Elle a continué de suivre avec vigilance la qualité des portefeuilles et les expositions des banques dans une conjoncture pleine de risques. La commission (COBAC) continuera de veiller à l’application de la réglementation tout en respectant le droit à la défense des établissements de crédit.

« En tout état de cause, la COBAC fera preuve de fermeté vis-à-vis des récidivistes. J’en appelle donc au devoir de responsabilité et d’exemplarité de tous les dirigeants des établissements de crédit dans la CEMAC », a lancé le premier responsable de la BEAC, Abbas MT.

« Crise et fonds propres des établissements de crédit de la CEMAC La réglementation des fonds propres exige que les établissements de crédit disposent, en quantité et en qualité, de fonds propres en rapport avec le niveau de risques encourus. Or, les turbulences de ces dernières années, consécutives à l’effondrement des cours des matières premières dont le pétrole, marquée par une contraction du PIB de l’ensemble des Etats membres de la CEMAC, ont eu pour effet une dégradation de la qualité du portefeuille et des performances des banques, avec des conséquences délétères sur leurs fonds propres.

« La cybercriminalité dans les établissements de crédit de la CEMAC ».

Le développement des réseaux de communication, la généralisation d’internet, de même que l’accès facilité aux informations sensibles au sein des entreprises, ont suscité l’émergence d’un cyber espace où l’industrie bancaire est particulièrement exposée.

En effet, de par son activité de collecte de ressources et d’offre de moyens de paiement, le secteur bancaire est une cible privilégiée de la cybercriminalité. « Dans le cas particulier de la CEMAC, l’impact de ce phénomène est croissant et de plus en plus préoccupant, comme en témoignent la multiplication des pertes opérationnelles enregistrées par certaines banques de la sous-région », a fait constater le gouverneur.

« Les diligences relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans la nouvelle réglementation des changes».

Cette thématique est d’une importance capitale avec les opérations devl’extérieur, représentent une importante proportion du PNB agrégé des banques de la CEMAC. La base peu diversifiée et le caractère extraverti des économies de la sous-région placent les relations bancaires au cœur du dispositif de couverture des importations et des transferts. Or les contrôles de la COBAC ont mis en évidence des manquements récurrents et graves dans l’exécution de ces opérations, plus particulièrement dans le domaine de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

« Par ailleurs, le laxisme observé jadis dans l’application de l’ancienne réglementation des changes a mis en lumière des comportements déviants, privilégiant l’objectif de rentabilité au mépris de l’impératif de conformité. Il est donc judicieux que nous fassions un focus sur les diligences requises de LAB/FT, prévues notamment dans la nouvelle réglementation des changes », rassuré Abbas MT.

Ces échanges au cours de cette rencontre visent la stabilité bancaire et financière dans la CEMAC.

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