La solution magique pour éviter le syndrome de la page blanche ? Prendre des notes et les réviser.
Écoliers, élèves du secondaire, étudiants (es) ou salariés (es) en formation, nous devons tous faire face à la même situation : assimiler un volume conséquent d’informations en un temps restreint. Au-delà de la mémorisation des données, prendre des notes aide à classer et à synthétiser l’information.
Une étude néerlandaise a passé en revue les travaux en question et révèle que plusieurs facteurs influencent l’efficacité de la mémorisation pendant la prise de notes.
Le fait que le contenu soit écrit, audio ou vidéo n’affecte pas la qualité de la mémorisation. Par contre, la prise de notes à partir d’un contenu sur papier, ou sur écran, est à la fois plus efficace pour la simple raison que l’élève se détache momentanément du texte qu’il est en train de lire, alors que sur audio, sur vidéo ou en présentiel, le flux est continu.
Comme on peut s’y attendre, l’aptitude à mémoriser le contenu diminuera avec la vitesse, et la logique avec laquelle les différents éléments du contenu sont reliés entre eux à une influence.
Questions de méthode
Pour la prise de notes, le support utilisé a un impact sur la mémoire. En général, si le contenu est complexe et que de nouvelles données sont continuellement diffusées, la prise de notes sur ordinateur ou sur tablette est plus performante. Puisqu’écrire sur un ordinateur est plus rapide que sur papier, l’apprenant peut plus rapidement se concentrer sur ce qui est dit. Mais si le contenu est moins complexe, voire répétitif, l’écran perd son avantage.
La meilleure stratégie, pour la mémoire, est de prendre des notes et de les réviser. Traduire dans ses mots, ajouter des développements explicatifs et organiser ses notes sont plus efficaces pour la mémoire que de se contenter simplement de transcrire le contenu.
Nous n’écrivons pas tous avec la même rapidité. Le fait de transcrire rapidement des notes facilite la mémorisation, car notre cerveau aussitôt libéré se rend disponible pour écouter la suite du cours ou de la présentation. Enfin, la capacité à créer de bons modèles conceptuels est généralement liée à de meilleurs résultats.
L’encodage est un processus important qui a un impact sur l’efficacité de la prise de notes. Prendre des notes est un processus mental exigeant. Un individu peut supporter une charge cognitive jusqu’à une certaine limite, au-delà de laquelle sa performance dans l’exécution d’une tâche donnée faiblira. Pas moins de cinq processus sont à l’œuvre lorsque nous prenons des notes :
- Comprendre le contenu de la matière communiquée.
- Identifier et noter les points clés.
- Établir des liens entre ce qui vient d’être noté et les connaissances antérieures.
- Paraphraser, synthétiser l’information.
- Traduire cette information par écrit, soit à la main sur papier ou sur écran, soit avec un clavier.
Effet d’encodage
En matière d’encodage, il n’y a pas que les capacités des auditeurs qui sont en cause. Si les contenus sont mal structurés, la charge cognitive pour en comprendre le sens augmentera. Les points clés seront plus difficiles à identifier.
Le mode de présentation a aussi un impact. Un contenu écrit permettra tout naturellement des pauses. Ce n’est pas le cas en présentiel ou lors d’une vidéo où le cerveau doit à la fois traiter le son et l’image. Mais avec la popularité croissante des cours en ligne, l’apprenant peut faire une pause à tout moment pour prendre des notes.
Une des aptitudes cognitives mises en œuvre lors de la prise de notes est la mémoire de travail, qui emmagasine et manipule temporairement une quantité restreinte d’information.
Nous ne prenons pas tous des notes de la même façon. Cette disparité reflète-t-elle la façon différente dont nous utilisons notre mémoire de travail ?
Une recherche américaine a mis en lumière l’importance de l’effet d’encodage. La mémoire de travail n’est ni la seule ni la principale aptitude cognitive sollicitée lors de la prise de notes. C’est ce qui explique qu’il n’existe pas de corrélations claires entre la qualité de la prise de notes d’un individu et l’efficacité de sa mémoire de travail.
Il n’est pas possible d’entraîner la mémoire de travail pour en améliorer la performance. En revanche, les autres aptitudes concernées peuvent faire l’objet d’un entraînement. C’est le cas, par exemple, de la capacité de manipuler et d’organiser efficacement l’information qui joue un rôle non négligeable dans la qualité de la prise de notes.
Slate fr