Les syndicats de commerçants du Tchad ont exprimé leur exaspération face aux retards persistants dans le paiement de la dette intérieure par le gouvernement. Lors d’une conférence de presse tenue hier à N’Djaména, ces acteurs économiques ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « mensonges et roublardises » des autorités, menaçant de recourir à des moyens légaux pour obtenir réparation si la situation ne s’améliore pas.
« Un pays ne se gère pas par le mensonge », ont lancé les représentants des commerçants, soulignant qu’ils ont fait preuve de patience depuis plus de trois ans, croyant en la bonne foi du gouvernement. Cependant, cette patience semble désormais à bout. « Nous avons des familles à nourrir et des entreprises à faire vivre. Le refus du gouvernement de payer ce qui nous est dû met en péril non seulement nos affaires, mais aussi nos vies et celles de nos proches », ont-ils martelé.
Les commerçants se réfèrent notamment à une promesse publique faite par le Chef de l’État lors de sa visite à Mao, dans laquelle il s’était engagé à régler la dette intérieure. Mais cette promesse, selon eux, n’a jamais été suivie d’actes concrets. « Est-ce encore une parole en l’air, ou bien le Ministre des Finances est-il au-dessus du Président de la République ? », s’interrogent-ils, réclamant des clarifications sur la situation.
Pour les commerçants, cette paralysie économique fragilise l’ensemble du tissu économique du pays. Ils appellent à des mesures urgentes, rappelant que dans des États responsables, le soutien au commerce intérieur est une priorité, contrairement à ce qu’ils perçoivent au Tchad, où « l’État choisit de tuer le commerce, moteur de la croissance économique ».
Alors que la pression monte, les commerçants menacent d’escalader leurs actions si le gouvernement continue d’ignorer leurs revendications. Le risque d’une crise économique encore plus profonde plane désormais sur le pays, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour la stabilité économique et sociale.