Nous avons un problème de surproduction des diplômés et l’absorption de ceux-ci. Malgré la croissance économique, les entreprises ne sont pas capables d’absorber plus de 2000 emplois.
La fonction publique représente -2% de la population active, ce qui signifie que même si l’Etat embauche chaque année plus de 2% des chômeurs ou des émoulus, cela a peu d’impact important. Donc il faut changer de paradigme.
Il faut savoir que les universités en Afrique prennent des milliards pour former des millions de jeunes qui ne font rien par la suite parce que les formations ont été mal identifiées et non adaptées au contexte socio-économique.
Cas du Tchad
Le Tchad a fermé les portes de la fonction publique pour ne rouvrir que maintenant. Entretemps, les entreprises privées et ONG ne peuvent employer une quantité importante des jeunes diplômés tchadiens.
En date du 16 août 2019, au cours d’un discours, lors de la remise des parchemins aux médecins formés à Cuba, le président Idriss Déby a fait une promesse d’intégrer les jeunes à la fonction publique. « Je voudrais profiter de cette occasion pour annoncer à nos jeunes que le gouvernement a été instruit à l’effet de procéder cette année 2019 à l’intégration de tous les lauréats des écoles nationales de l’enseignement professionnel ». « En outre dans un record exceptionnel, le recrutement à la fonction publique de 20 000 jeunes dans tous les domaines d’activités dès l’année 2020 ». Ce discours a été perçu comme quelque chose de proprement angoissant lorsqu’on forme pour en laisser sur son sort pendant très longtemps. Même les diplômés eux-mêmes se sont effectivement apostrophés sur la question. Pourquoi pas avant et c’est maintenant ? visiblement, le doute s’est installé dans l’esprit de bon nombre de tchadiens sur la vraie nature de cette intégration et surtout sur la capacité à contenir ces 20 000 diplômés qui « seront » intégrés à la fonction publique.
Est-ce que la fermeture avant des portes de la fonction publique se résume à la crise économique ? Est-ce que ce discours récent est une surdétermination du président Déby de faire mieux ? La réponse à ces interrogations : l’intégration ne peut plus être réduite à sa seule dimension économique. D’ailleurs, est-ce que cette intégration aura un effet escompté sur le terrain ?
Dans ce genre de discours, il faut toujours demeurer prudent, car, la politique n’est pas une science exacte.
Les États disent toujours qu’ils vont financer les jeunes, c’est un mythe : exemple au Mali plus de 400 000 diplômés dans l’enseignement supérieur, vous pensez que l’Etat a les moyens de prendre en charge même 10 000 diplômés, impossible !
Le Budget de l’Etat est de combien ?
Par ailleurs, les recettes de l’Etat sont destinées à couvrir les salaires de fonctionnaires et donc l’investissement n’est point énorme, en conséquence de quoi, l’Etat prend de dettes pour combler son déficit.
Ainsi, nous faisons face à une situation qu’il faut nécessairement réinventer l’université, d’adapter les pratiques à la pédagogie, c’est à dire……….
Au lieu de viser la connaissance, il faut viser la solution des problèmes. En Afrique, en général, on ne se limite que du savoir, on ne se préoccupe pas du comment on va utiliser ce savoir pour en faire quelques choses.
De ce fait, notre idéologie est basée sur le fait que l’Etudiant doit chercher le travail ou de créer l’entreprise après les études. Cette idée ne marche plus, puisque la meilleure période de créer l’entreprise c’est quand on est à l’université.
Exemple : Steve Job, Bill Gate, Mark
Et puis le projet professionnel doit être mis en amont et non en aval, il faut initier l’Etudiant dans son projet professionnel dès son entrée à l’université, ainsi vous verrez, on ne parlera plus de filière mais plutôt de profil.
Il faut bien former les enseignants et aussi l’apprenant pour apprendre de manière à se prendre en charge.
L’intelligence n’est pas d’avaler les leçons mais de résoudre les problèmes dans la société, et donc il faut connecter l’école à la communauté.
La compétence ne se limite pas aux diplômes mais le savoir-faire en action.
Il est important de dire que pour notre développement, on a besoin de tout le monde : Comment on fait, pour que les jeunes qui sont aux villages soient utiles dans leur communauté là où ils sont pour pouvoir servir et résoudre les problèmes de leur communauté.
La rédaction