Dimanche 11 novembre 2018. A 18h30, au marché de Dembé, lorsque tout le monde s’active pour regagner sa demeure, une dame d’une quarantaine révolue monte dans un bus. Destination, le quartier Atrone. Le temps que le bus se remplisse, elle demande à deux jeunes gens monter à bord s’ils ont de la monnaie (jetons). Les deux jeunes ont répondu gentiment oui nous avons 400 Fcfa maman. « J’ai 2000 Fcfa et comme le problème de jetons est récurrent à N’Djamena, vous me remettez les 400 Fcfa et je paie l’occasion pour trois personnes. Comme ça j’aurai la monnaie », explique-t-elle d’un air sage. Les deux jeunes s’exécutent et aussitôt elle empoche les jetons de 400 Fcfa.
Le bus quitte Dembé. C’est un auto-stop. Au fur et à mesure, les passagers descendent et d’autres montent selon la destination. Arrivée à mi-chemin de l’église catholique d’Abena, profitant à la foulée de la descente de trois passagers, la bonne dame descend elle aussi et glisse un mot à l’apprenti avant de disparaitre. « Mes deux enfants au fond là vont te régler ».
Le bus continue. Arrivée à la dernière station de bus ou tout le monde doit libérer son siège, les deux jeunes vont descendre pour partir lorsque l’apprenti va les stopper net. « Hé machine wehn ? » (Vous partez où comme ça ?). « Tarkabo sakit da wotir da anakou wa ? » (Vous montez gratuitement là, c’est votre voiture ?), ajoute-t-il en vociférant.
Les deux jeunes gens vont tenter de s’expliquer mais le courant ne va pas passer. Une vive altercation survient au point où le chauffeur et son apprenti ont dégainé les couteaux pour en finir avec ces derniers. Il a fallu l’intervention d’un bon samaritain de passage qui a pris la peine de donner une somme de 1000 Fcfa pour que tout soit rentrer dans l’ordre et que les deux jeunes dupés retrouvent le chemin de leur maison.
DJIMNAYEL NGARLENAN