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Être une femme célibataire et sans enfants, la clé du bonheur ?

A la poubelle, les princes charmants : pour être heureuse, il nous faut sortir des normes sociales.

En 2019, on est encore loin de se défaire de l’équation célibataire sans enfants à 30 ans = loseuse. Pourtant, d’après le psychologue comportementaliste Paul Dolan, enseignant à la London School of Economics, les femmes célibataires sans enfants sont probablement plus heureuses que les autres.

Une vie plus heureuse et en meilleure santé

«Si vous êtes un homme, mariez-vous. Si vous êtes une femme, ne vous donnez pas cette peine» : Paul Dolan choisit de ne pas être politiquement correct dans son discours au Hay Festival. Théoricien du bonheur, il s’attaque de front aux normes sociales qui guident nos existences dans son livre Happy Ever After : Escaping The Myth of The Perfect Life («Ils vécurent heureux pour toujours… Échapper au mythe de la vie parfaite»).

En se basant sur les données de l’American Time Use Survey (ATUS), il compare les niveaux de bonheur entre différents groupes d’individus (femmes ou hommes mariés, célibataires, divorcés, veufs, avec ou sans enfants…). En résulte un constat qui fait sourire tant il est la preuve d’une hyprocrisie sociale : les personnes mariées ne se déclarent heureuses que si leur moitié se trouve dans la pièce. Sinon ? «Putain de pas heureux», répond en ces termes l’universitaire.

Encore mieux : si être marié peut s’avérer bénéfique pour la santé des hommes, puisqu’ils y trouvent stabilités financière et morale, et par là vivent un peu plus longtemps, le lien de causalité est inverse pour les femmes: celles qui sont mariées et ont des enfants meurent plus jeunes que les autres.

Quelque chose vient pourtant porter préjudice au bonheur et à la santé des parangons du célibat : le regard de la société.

Remettre en question le modèle social établi

Toute société est bâtie sur des histoires et des mythes, notamment le fameux «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants». C’est ce que Paul Dolan appelle des «contes sociaux» («social narratives»), des histoires devenues des normes, transmises par la tradition, la loi, la fiction et la pratique. La célibataire, c’est la hors-la-loi du conte. Alors on la stigmatise. Et paf : de célibataire, on devient vieille fille.

En nous enfermant dans ces modèles sociaux, nous nous retrouvons prises au piège d’un bonheur établi dont il est mal vu de se défaire. Ainsi dit-on d’une relation longue qui se termine : «Quel dommage.» C’est le mode «pilote automatique», analyse Dolan. Pour s’en sortir, une seule solution : comprendre ce qui nous procure vraiment du bonheur.

En 2008, dans son livre Happiness by Design («Le bonheur à dessein»), l’universitaire a défini le bonheur comme «l’ensemble des expériences de plaisir et de sens au fur et à mesure du temps».

Ce sentiment se partagerait en deux temps : d’abord la sensation de plaisir, dans sa fréquence et son intensité, puis une recherche de sens, de but. Il oppose ainsi plaisir et quête de sens à ennui et futilité.

Le problème est que nous mourrons d’ennui pour nous conformer aux normes de la société. Selon Dolan, il s’agit alors de prendre conscience de ce qui nous procure vraiment du plaisir et de rejeter ce qui devrait nous en procurer, pour tendre vers un bonheur vraiment «à soi».

Slate fr

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