Le ministère du développement touristique, de la culture et de l’artisanat et la coordination nationale des artistes tchadiens (CONAT) ne s’entendent pas sur la désignation des représentants des artistes au conseil économique, social et culturel (CESC). Une conférence de presse est organisée à cet effet, ce matin 20 avril 2019 à la maison des médias du Tchad par la Coordination Nationale des Artistes Tchadiens (CONAT).
Après les élections du 13 mars 2019, les différentes corporations des artistes ont élu : M. Moussa Zakaria Ibet et M. Samafou Diguilou comme leurs représentants au CESC. Mais le ministère du développement touristique, de la culture et de l’artisanat a, en date du 8 avril 2019 remplacé M. Moussa Zakaria Ibet par M. Adoum Ahmat Abdel Djabar, personne non élue par ses paires. Un acte que les artistes qualifient de faux et usage de faux.
Selon le Coordonnateur Général de la CONAT, M. Masngra Jonas Massengo, Adoum Ahmat Abdel Djabar ne s’est pas présenté aux élections, c’est une personne imposée. « Sa candidature est venue le jour J des élections, mais toutefois, la CONAT a accepté. Quelques temps après, M. Adoum Ahmat Abdel Djabar a retiré sa candidature de la liste. Mais comment comprendre l’acte du ministère de la culture ? C’est une manœuvre dilatoire », précise le Coordonnateur général.
Faux et usage de faux
Les élections ont élue devant un huissier de justice avec à l’appui un procès-verbal établi et transmis par le cabinet de Maitre Hissein Ngaro dans le délai requis au ministère de tutelle. Mais pourquoi ce remplacement ? La CONAT souligne que c’est un mépris envers les artistes. « Mme la ministre de la culture a non seulement occulté le procès-verbal de l’huissier mais elle a également foulé aux pieds les dispositions de l’ordonnance 22/PR/2018 du 21 juin 2018 », martèle le coordonnateur général avant de qualifier l’acte de « faux et usage de faux » sinon un « hold-up électoral ».
La CONAT demande à Mme la ministre de prendre la connaissance et de respecter les textes et transmettre comme tel et plus rapidement possible le procès-verbal de l’huissier au Secrétariat général du gouvernement (Sgg) pour permettre aux artistes tchadiens d’occuper leur siège au CESC comme l’exige l’ordonnance 22 du 21 juin 2018. Sinon elle engagera des actions devant le procureur général de la République pour entre dans ses droits.