La problématique de la santé maternelle, néonatale et infantile était au centre d’un déjeuner de presse tenu ce matin à l’ hôtel La Résidence de N’Djamena. Un déjeuner au cours duquel les informations sur la situation de la mortalité maternelle, néonatales et infantile au Tchad ainsi que la présentation sur les réalisations du Fonds Français Muskoka (FFM) ont été partagées avec les hommes de médias et les partenaires techniques et financiers du système des nations-unies, intervenant dans le secteur de santé au Tchad.
Malgré les efforts réalisés par des différents acteurs impliqués pour l’amélioration de la santé des mères et enfants, cette problématique demeure l’une des plus grandes préoccupations pour les décideurs et les gouvernants. Pour corolaire la prévalence des maladies transmissibles, le déficit du système de santé en infrastructures, équipements appropriés, médicaments et autres intrants et en ressources humaines ainsi que les pratiques sanitaires non appropriées continuent de peser les chances de survie et de développement des nombreuses femmes et leurs progénitures.
Selon la situation de la santé maternelle néonatale et infantile présentée par le ministère de la santé publique, la mortalité maternelle entre 2014 et 2015 est passée de 1 099 décès en 2004 à 860 décès pour 100 000 naissances vivantes, le taux de mortalité infantile de 102 décès en 2004 à 72 décès pour 100 000 naissances vivantes et le taux de mortalité infanto-juvénile de 191 décès à 133 décès pour 100 000 naissances vivantes. Une nette amélioration en ces dernières années selon le ministère de la santé mais il faut noter que ces taux restent alarmants.
Une situation qui ne laisse indifférents les partenaires du système de santé au Tchad d’où l’intervention du Fonds Français Muskoka (FFM) en 2010 a donné un coup d’accélérateur dans l’atteinte des objectifs. En 2011 l’Agence Française de Développement (AFD) ainsi que l’organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA), l’Onu femmes et Unicef ont travaillé conjointement avec le ministère de la santé pour la mise en œuvre des activités financées par le FFM pour les questions de la santé maternelle, néonatale et infanto-juvénile et la planification familiale, la santé sexuelle et de la reproduction des jeunes et adolescents.
De 2012 à 2018, l’appui du FFM a permis au secteur de santé d’améliorer les qualités des offres de services de soins de santé maternelle, néonatale, infanto-juvénile et la santé des jeunes et adolescents.
L’ambassadeur de France au Tchad Philippe Lacoste, de dire que c’est dans un contexte où la santé des mères et enfants demeure préoccupante que le FFM a offert des opportunités pour le renforcement les structures publiques en formation et financement des projets durant huit (8) années d’exercices. Le chemin pour le Tchad reste grand pour l’atteinte des objectifs pour le développement durable 3 (bonne santé et bien-être).
Répondant aux questions des journalistes sur la question du projet de la loi 006/PR/2002 portant la promotion de la santé de reproduction que son décret d’application tarde depuis 16 ans à voir le jour, le ministre de la santé Aziz Mahamat Saleh a souligné que cette loi renferme plusieurs des problématiques, c’est pourquoi, elle est mise sur la table du président de la République et ne tardera pas à voir le jour.
Le ministre a martelé aussi sur la problématique de la gratuité de soin, l’affectation des personnels dans les provinces, le recrutement par contrat de performance des agents de santé dans les zones de responsabilité et des consultations prénatales pour l’année 2019.