Le Forum National sur l’Emploi, récemment organisé par l’Office National pour la Promotion de l’Emploi (ONAPE) à N’Djamena, s’est voulu un événement phare pour aborder la problématique du chômage au Tchad. Cependant, malgré les discours encourageants et les projets prometteurs présentés, l’événement laisse un goût amer de désillusion pour ceux qui espéraient des solutions tangibles à une crise de l’emploi qui frappe durement le pays.
Des discours inspirants, mais peu de substance
Tout au long du forum, les intervenants ont multiplié les discours élogieux et les promesses d’initiatives novatrices. Le président du jury de délibération, M. Ndonga Christian Routouang, a fait l’éloge de divers projets présentés, affirmant qu’ils étaient cruciaux pour l’avenir de l’emploi au Tchad. Cependant, l’absence de détails sur leur mise en œuvre et les ressources nécessaires soulève des doutes quant à leur réalisabilité. Les participants ont ressenti un décalage entre les discours ambitieux et la réalité des défis à relever.
Une vision à long terme, mais des solutions à court terme absentes
Alors que le Tchad fait face à un taux de chômage alarmant, particulièrement chez les jeunes, le forum s’est concentré sur des solutions à long terme, délaissant les urgences immédiates. Les projets de formation et d’accompagnement, bien que louables, ne répondent pas aux besoins pressants de ceux qui sont déjà sur le marché du travail et cherchent désespérément des opportunités. La frilosité à aborder des mesures concrètes, telles que des programmes de stage ou des aides directes aux entrepreneurs, est préoccupante.
Une représentation insuffisante des jeunes et des zones rurales
Un autre point faible du forum est son incapacité à représenter la diversité de la jeunesse tchadienne. Les jeunes des zones rurales, souvent les plus vulnérables, n’ont pas eu la parole. Les débats ont largement ignoré leurs réalités et leurs besoins, se concentrant sur des perspectives urbaines. Cette exclusion crée un fossé entre les décideurs et les jeunes qui subissent les effets du chômage au quotidien.
Un partenariat avec le secteur privé en question
L’implication du secteur privé, pourtant essentiel dans la création d’emplois, a également fait défaut. Le forum a principalement discuté des initiatives gouvernementales sans véritable collaboration avec les entreprises. Or, c’est en établissant des synergies entre l’État et le secteur privé que des solutions durables peuvent émerger. Sans un engagement réel des acteurs économiques, les promesses d’amélioration de l’employabilité risquent de rester des vœux pieux.
Conclusion : Un forum à la hauteur des enjeux ?
En somme, le Forum National sur l’Emploi, bien qu’ambitieux dans son intention, peine à traduire ses promesses en résultats concrets. Les attentes des participants face à un chômage galopant ont été largement déçues par un manque d’initiatives pragmatiques et une représentation limitée des voix qui comptent. Pour que cet événement ne soit pas qu’un simple spectacle, il est crucial que les engagements pris soient suivis d’actions tangibles et que la prochaine édition se concentre réellement sur les solutions qui transformeront les mots en résultats.