Ce lundi 7 janvier 2019, la Radio nationale gabonaise a été prise en otage. Des jeunes de la Garde républicaine (GR) se revendiquant du Mouvement patriotique des jeunes des Forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS), disent avoir pris le pouvoir. Des tirs continuent d’être entendus dans la ville.
Gabonais, gabonaise. Je suis le lieutenant Ondo Obiang Kelly B, commandant adjoint de la compagnie d’honneur de la Garde républicaine, président du mouvement patriotique des jeunes des Forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS)», a déclaré le chef de file sur les antennes de Radio Gabon très tôt ce lundi 7 janvier. Selon lui, «le message à la Nation du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba visant à clore rapidement le débat sur sa santé a plutôt renforcé les doutes sur sa capacité à assumer les lourdes charges liées à la fonction de président de la République».
Pour ce lieutenant de la GR, ce sont les «conservateurs acharnés du pouvoir dans leur funeste besogne» qui «continuent d’instrumentaliser et de chosifier la personne d’Ali Bongo Ondimba en mettant en scène un malade dépourvu de plusieurs de ses facultés physiques et mentales». Face à ce qu’il considère comme «un blocage du fonctionnement régulier des pouvoirs publics», il voit en ce discours de nouvel an à la Nation «une honte aux yeux du monde pour notre pays qui a perdu sa dignité».
Le lieutenant Ondo Obiang Kelly B accuse la haute hiérarchie militaire d’avoir failli à sa mission, «celle de défendre les intérêts supérieurs de la Nation». «La patrie nous a tout donné. Elle a fait de nous les personnalités que nous sommes. Nous ne pouvons l’abandonner au moment où elle a le plus besoin de nous», a-t-il déclaré. Se disant «soucieux de sauver la démocratie en péril, préserver l’intégrité du territoire nationale», le leader autoproclamé du MPJFDS a «décidé ce jour de prendre ses responsabilités afin de mettre en déroute toutes les manœuvres en cours, visant la confiscation du pouvoir par ceux qui dans la nuit du 31 août 2016, ont lâchement fait assassiner nos jeunes compatriotes avec le soutien des institutions illégitimes et illégales».
Le mouvement a ainsi lancé une opération baptisée «Opération dignité», demandant à tous les jeunes des Forces de défense et de sécurité, et à toute la jeunesse gabonaise de rejoindre le MPJFDS afin d’exécuter à la lettre les mots d’ordre que sont la procuration par tous les moyens des armes et munitions par les hommes de rang en caserne ou pas, la prise de contrôle des moyens de transports, soutes à munition et les aéroports en fonction. «Chers jeunes, il est temps de prendre notre destin en main. L’heure a sonné le jour tant attendu est arrivé. Ce jour où l’armée a décidé de se mettre au côté de son peuple afin de sauver le Gabon du chaos», a-t-il dit alors que des coups de feu s’entendent du côté du palais, des chars et véhicules militaires roulent à vive allure sur le front de mer, convergeant visiblement vers la maison de la radio.
Selon, un hiérarque de la radio, le mouvement pourrait n’être qu’un feu de paille. D’autres forces de la GR tentent de déloger les mutins de la maison de la radio au-dessus de laquelle un hélicoptère fait des rondes.
Les jeunes militaires appellent à la mise place d’un “conseil national de la restaurati