Les jeunes venus des différentes régions du Tchad pour vivre « Eldorado » à N’Djamena se retrouvent en train de travailler les pattes de bœufs et des chameaux pour voler à l’oisiveté quelques jours d’activités ainsi montrer leur dynamisme. Voulant gagner leur vie, ils s’exposent à d’énormes maladies par l’effet de la matière utilisée pour le feu.
Déjà vers six à sept heures du matin, l’ex marché Dembé clôturé ouvre ses portes. Des vendeurs, des clients, des manœuvres voire des « bandits » prennent d’assauts ce marché bien connu de la majorité de la population n’djamenoise. Parmi ces gens, se trouve également les dépouilleurs de poils des pattes de bétails égorgés pour la consommation. Pour faciliter les consommateurs du travail si complexe de ces pattes « Koura Koura » en arabe local, ces jeunes tissent des relations avec les bouchers qui en retour les apportent au plus quarantaine des pattes par jour pour les raser. Aligner deux mètres les uns après les autres, les futs à moitié coupés servent de récipient pour le chauffage d’eau. Ceux-ci plongent au moins 10 paires de pattes de bœufs dans un seul fut les laissant pendant trente minute au feu avant de les sortir et les tondre les unes après les autres. « Ce travail facile à l’œil nu, n’est pas si simple comme le pensent les autres. En faisant cela, ils nous donnent un coup de main considérable » déclare Memadji, consommatrice.
En ce qui concerne le feu, ces jeunes âgés d’environ douze à 30 ans avouent utiliser les objets en caoutchouc, les plastiques, les cartons, les bouts de tissu pour attiser le feu car, selon eux, le bois de chauffe coûte cher. « Comme il n’y a pas le fagot, nous sommes en train de chauffer l’eau, avec des chaussures usées. Et sincèrement le fagot coûte extrêmement cher et c’est ne pas économique pour nous bien que la fumée de ces objets nous rende malade. Nous souffrons au niveau de la poitrine mais nous ne pouvons pas aussi laisser et croiser les bras. C’est grâce à ce travail que je me suis inscrit à l’école, je suis en classe de terminale. Ces pattes, ce sont les bouchers eux-mêmes qui nous apportes pour qu’on les rase pour eux ». Nous confie Hassan Abakar venu du Fitri.
Ahmat, un jeune âgé d’environ 22 ans rencontré dans ce même lieu, préfère être dans son propre compte « Moi j’achète ces pattes à l’abattoir pour les raser et les revendre moi-même. Je les revends à 750 FCFA par patte une fois les raser. Et ça me permet d’avoir un peu de sou. Je ne fréquente pas depuis mon arrivée en ville car, l’enseignement du village est différent de celui d’ici ». Nous confie-t-il.
Le travail libère l’homme dit-on. Ces jeunes conscients du danger que cela inclus, refusent de baisser les bras. Selon eux c’est dure d’avoir un autre boulot sans risque à N’Djamena. En faisant ce travail dans un lieu insalubre où les gens défèquent partout à l’aire libre. Ils paient selon eux régulièrement les taxes à la mairie : « Nous rasons dix paires qui équivaut à 40 pattes à 2500FCFA. Nous avons au moins dix futs dont nous payons 5 000 FCFA à la mairie chaque semaine comme c’est elle qui nous a donné cette place ».
Même si, ces jeunes travaillent dans le but premier de gagner leur vie, ils le font avec de la passion, de l’esthétique et de l’art. Beaucoup d’entre eux font de cela un métier. Certains ont commencé depuis leur bas âge et d’autres depuis cinq ans.
Le temps n’a pas de loisir, ces jeunes croient au moins à un changement un jour dans leur vie. Mais en attend, ils sont exposés à d’énormes maladies respiratoires, de la pneumonie et de brûlure d’où nécessité d’intervenir pour prévenir ces maladies toxiques.