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La faim guette le département de Mangalmé

La population du département de Mangalmé risque de connaitre la faim. La pluie se fait rare. En temps normal, les cultivateurs devraient entamer le sarclage mais, jusqu’à présent, les champs ne sont pas encore semés.

Dans la province du Guéra en générale, la faim touche plus de 200 milles habitants. Le département de Mangalmé est le plus vulnérable des quatre que compte le Guéra. Mangalmé est l’unique département de la région où des poches de la faim se signalent chaque année dû à la rareté des pluies. La kyrielle des pancartes des différentes Ong implantées à l’entrée de Mongo et Mangalmé rendent à l’évidence tout visiteur, de l’ampleur de la situation. Les habitants de ce département sont contraints d’aller en exode pendant la saison des pluies pour effectuer des travaux champêtres dans d’autres régions notamment le Salamat, le Ouaddaï et le Wadi-Fira afin de subvenir aux besoins de leurs familles. La survie de la plupart de ces habitants dépend de l’aide des humanitaires qui développent diverses activités. C’est le cas du village Dirdeye situé au nord à une vingtaine de kilomètres de la ville de Mangalmé et Koulkoulaye à quarante kilomètres. La pluie cesse de tomber généralement entre fin septembre mais beaucoup de paysans n’ont pas encore commencé à semer faute de pluie alors qu’on est à moins de dix jours du mois d’août. Sur un sol aride, certains cultivateurs optimistes défrichent leurs champs espérant avoir de la pluie dans les prochains jours. « Il arrive des années où nous ne labourons pas carrément, nos champs du mil n’arrivent pas au stade mûrissant. Cette année nous sentons déjà les mauvais signes », s’inquiète Brahim Ahmat chef du village Amnabac. Il se promène désespérément dans son champ où on aperçoit des herbes éparpillés qui poussent çà et là. Hache accrochée à l’épaule, il ne sait à quel saint se vouer.

Les habitants de ces différents villages bénéficient de l’appui de l’Ong Oxfam depuis 2010, mais la chance de continuer d’avoir de cette institution des vivres s’amenuise puisque le projet « Revanche » qui les prend en charge est arrivé à terme. « Le projet devait prendre fin en juin, mais nous avons eu un accord de le proroger jusqu’à fin novembre. Maintenant nous sensibilisons les bénéficières de pérenniser les acquis de nos réalisations », explique Ngartonon Memorngar, assistant sécurité alimentaire d’Oxfam Mangalmé. A cet effet, dans beaucoup des villages, les femmes ne croisent pas les bras pour attendre l’effort de leurs époux ou celle des Ong habituées à leur distribuer des vivres. Elles se sont constituées en groupements et exercent les activités génératrices de revenus, pratiquent la culture maraichère pour lutter contre la malnutrition et suivent des cours d’alphabétisation, etc.

A Koulkoulaye, la population mise sur une infime quantité de mil (380 sacs pour plus de 300 ménages) stockés dans un magasin construit et alimenté par la même Ong. Ceux qui expriment le besoin empruntent des sacs pour les rembourser à la récolte « hypothétique » avec un intérêt. Celui qui prend un sac le rembourse avec un intérêt de cinq coros.

Boudina David

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