La population féminine est sous-représentée alors que les scientifiques explorent de nouvelles pistes contre le virus.
Alors qu’un deuxième patient est en rémission prolongée de son infection au VIH, les scientifiques redoublent d’effort pour trouver des remèdes qui permettent de guérir du sida. Toutefois, les équipes doivent faire face à un obstacle qui ne date pas d’hier : trop peu de femmes figurent dans les essais cliniques d’élaboration des traitements et vaccins potentiellement efficaces, rapporte le New York Times.
Pourtant, sur les 35 millions de personnes dans le monde vivant avec le virus du sida, la moitié sont des femmes. En Afrique et dans certaines régions d’Amérique du Sud, de nouvelles infections chez les jeunes femmes contribuent à maintenir l’épidémie. La plupart des traitements sont testés en grande majorité sur des hommes, on ignore de fait les réactions des femmes, qui seraient différentes de celles des hommes. «Il existe toutes sortes de différences entre les hommes et les femmes, probablement en partie dûes des effets hormonaux», constate Monica Gandhi, professeure de médecine à l’université de Californie à San Francisco.
Isolées et peu informées
Outre-Atlantique, une étude réalisée en 2016 par l’association Amfar indique que les femmes représentaient une médiane de 11% dans les essais pour les traitements. Les études sur les vaccins montraient quant à elles une participation féminine de l’ordre de 38%.
Un écart qui peut notamment être attribué à l’isolement de plusieurs catégories de femmes séropositives, par exemple celles qui ont des enfants à charge ou des difficultés de mobilité et d’hébergement. La méfiance envers les scientifiques compromettrait aussi leur participation. «La recherche est encore très stigmatisée dans notre communauté», témoigne auprès du New York Times Ublanca Adams, une Afro-Américaine atteinte du sida.
Aux États-Unis, dans les rares cas où les scientifiques déploient des efforts supplémentaires pour recruter des femmes, la Food and Drug Administration les surveilleraient de plus près que les hommes. Cette agence fédérale américaine disposerait de règles strictes pour inclure les femmes en âge de procréer, écrit The New York Times. Les scientifiques opteraient alors pour la solution de facilité : recruter des hommes.
Slate fr