Après tant de rencontres avec les différents acteurs autour de la crise de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad, la commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) a échangé avec les journalistes sur la question de la stratégie régionale de stabilisation, de redressement et de résilience des zones du bassin affectées par la crise de Boko Haram. C’est à travers une conférence de presse tenue à la fin des travaux le jeudi 04 avril 2019 à l’hôtel Ledger Plazza de N’Djamena.
Impliquer les média dans la nouvelle stratégie sur la crise de Boko Haram dans la sous région de la CBLT, est le souci qui a guidé les décideurs de la nouvelle marche régionale de lutte. Après des années, chaque Etat touché par cette crise, a élaboré ses stratégies de riposte. Mais le phénomène demeure le plus grand souci dans la sous région. C’est pourquoi, les quatre pays de la CBLT notamment le Niger, le Nigéria, le Cameroun et le Tchad entendent régionaliser la crise de Boko Haram dans les zones affectées.
Soulignant l’importance du rôle des média dans ce processus, le secrétaire exécutif de la CBLT, Mamman Nuhu espère qu’avec l’apport de la presse la stratégie trouvera un écho favorable auprès des pays et des organisateurs donateurs et va les inciter à faire des dons généraux en faveur de cette cause.
Les panelistes ont fait comprendre que l’ampleur de la crise est phénoménale, ses causes sont complexes ce qui induit que sa résolution semble pour l’heure peu probable. Pour le représentant de la commission de l’Union Africaine, Pr Phlilip Attuquayefio, il faudra sans doute du temps pour attendre une issue de crise favorable. La conjugaison des efforts de ces Etats pourra relever le défi. « La réponse régionale est nécessaire car ni les causes et ni les effets ne respectent les frontières nationales», indique-t-il.
« La stratégie régionale de stabilisation de la crise ne se prétend pas tout faire ou tout résoudre la question de Boko Haram, mais c’est un premier essai qui s’étend sur cinq ans de ce qui est appelé à devenir un effort intergénérationnel. Les ressources limitées et précieuses doivent être ciblées avec soin, et la faiblesse actuelle de la gouvernance et des capacités d’absorption doit être reconnue et abordée », souligne le directeur technique de la CBLT, M. Boubakari Mana.
Il faut noter que la stratégie régionale de stabilisation de la CBLT est un document de 70 pages, qui donne l’aperçu sur l’ampleur de la crise du lac Tchad, décrit les cadres et processus selon lesquels la stratégie de stabilisation a été conçu et préparée pour riposter contre la crise de Boko Haram.
Le document présente neuf piliers traitant chacun un aspect de réponse à la crise, et étendu sur 40 objectifs avec un budget estimatif de 12 milliards de dollars pour une période de cinq ans.