LE COLLECTIF DES AVOCATS REVENDIQUENT LE DÉDOMMAGEMENT DES VICTIMES DU BASSIN DE DRAINAGE D’EAU DE N’DJAMENA

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C’est par un point de presse tenue ce matin 1er décembre 2018 à la Maison des Médias du Tchad, que le collectif des Avocats composé de : Me Alain Kagonbé, Me Franklass, Me Adoum Moussa et Me Mahamat Issa Abakar ont demandé les dédommagements des victimes du projet « Eau et Assainissement dans la ville de N’Djamena ».

La pose de la première pierre pour la construction du bassin de drainage d’eaux des pluies dans la région de N’Djamena, a été faite par le gouvernement et ses partenaires, il y a environ un mois. Ce projet, pour sa réalisation nécessite 90 hectares de terre en zone urbaine. 35 hectares pour le bassin Nord et 55 hectares pour le bassin Sud et il y a deux arrondissements qui sont concernés. Le 7e et le 8 e arrondissement dont 4 quartiers sont touchés par la réalisation de ce projet. Il s’agit de : Dar El Salam section 4 et Amtoukoui section 3 et le quartier N’Djari qui n’était pas concerné parce que, ne figurant pas dans le décret, a été empiété en partie. En tout 761 parcelles relevant donc du bassin sud ont été expropriées en vue de la réalisation du projet. Et depuis ce jour, quelques victimes ont été dédommagées mais il reste plus des 200 familles.

Pour Me Alain Kagonbé, c’est vraiment triste d’assister à ce genre d’injustice et de faire souffrir davantage des orphelins : « Nous déplorons cette justice à deux vitesses. Pourquoi une partie des victimes a été dédommagées mais pourquoi pas les 761 parcelles restantes ou plus spécifiquement, plus de 200 familles ? Il y a des orphelins et des orphelines. Plus de 11 groupes d’orphelins qui ont perdu leurs parents qui n’ont nulle part où aller que les concessions que leur ont légué leurs parents, père et mère décédés. S’il n’y a pas que des orphelins même, lorsqu’on se saigne dans les 4 veines pour s’acquérir une parcelle et vous savez tous, les terrains à N’Djamena coûtent une fortune inestimable. Pour certaines, c’est toute leur vie et l’économie de toute une vie qui a été englouti sur ce terrain. Et pour cause d’utilité publique, ces personnes ont été dépossédées de leur parcelle».

Le collectif des Avocats lance un vibrant appel à l’endroit de l’Agence française de développement et de l’Union Européenne qui sont les bailleurs de fonds de procéder à un dédommagement intégral dans un meilleur délai. En attendant les victimes restent avec une peur bleu au ventre dixit Me Alain. Car pour lui, ce début de saison froide qui commence à N’Djamena, beaucoup de familles y compris des orphelins et orphelines sont en train d’être jetés dans les rues, parce que les travaux vont commencer. Que les autorités tchadiennes en chargent d’exécution de ce projet, se penchent sur la question, si les bailleurs n’ont pas  mis à leur disposition les moyens nécessaires  pour dédommager les victimes, il va falloir aller vers eux et leurs dire qu’il y a des victimes qui sont entrain de pleurer, il y a des victimes qui souffrent, il y a des victimes qui ont peur de se retrouver dans la rue avec leur famille. Qu’on leur donne l’argent nécessaire afin qu’ils puissent se chercher d’autres parcelles pour construire ne serait qu’un petit logis et abriter leur famille. L’attente a été déjà trop longue, pendant que les travaux de manière imminente sont en intense de débuter, nous avons toutes les raisons de nous inquiéter.

Article 1er de la loi 22 de juillet 1967 sur la propriété foncière au Tchad dit : « Nul ne peut être contraint de céder sa parcelle si c’est ne pour cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnisation ».

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