Le rassemblement des jeunes du mouvement patriotique du salut (RJ/MPS), à travers une conférence débat hier dans son siège à N’Djamena a tenté de dresser un bilan à mi-parcours du 5ème quinquennat de Déby.
« C’est un bilan satisfaisant. Le président fondateur depuis son investiture le 08 août 2016, a mis du paquet pour répondre aux besoins de sa population », a laissé entendre Dr David Houdeïngar Ngarimaden. « Pour ce mandat, 151 actions sont inscrites pour ce quinquennat mais le bilan à mi-parcours montre que les réalisations sont à peu près à 57%. Ce qui veut dire qu’en trois ans, les avancées du programme politique sont probantes », a-t-il ajouté.
Beaucoup des réalisations mais…
Mais… c’est le seul mot qui a fait changer la face des conférenciers. Toute contribution qui finit par mais est stoppée. « On vous comprend déjà. On passe à une autre personne », refrain Hassan Silla Bakari, modérateur de la soirée.
Pourquoi beaucoup des milliards sont investis dans les infrastructures mais ne durent pas ?
Les réponses à cette question ne sont pas convaincantes. Le chef de département des infrastructures a tenté de donner des éléments de réponse mais sans conviction. Selon lui, les infrastructures routières ont une durée de vie de 15 ans, après ces années, il faut les travaux de réhabilitation. Autres aspects, le tonnage des véhicules ne respectent pas les normes. « Il y a des mesures qui seront prises et appliquées à tous», a annoncé le chef de département des infrastructures, Abdramane Mouctar Mahamat.
Enseignement supérieur, la bourse a été supprimée pour améliorer les conditions d’études des étudiants. Amis, dès lors c’est le calvaire ? Qu’est-ce qui peut expliquer cela ?
Débout comme un prêtre célébrant une messe, Dr David Houdeïngar, a difficilement manié son verbe. Tenez, « la bourse n’a pas été supprimée. A la faculté de médecine de N’Djamena et d’Abéché, il y a la bourse. Mais c’est la bourse systématique qui est supprimée. Avant la conjoncture économique, le budget du centre national des œuvres universitaires (CNOU) était de 14 à 15 milliards mais avec la situation ce budget est réduit, et cela ne peut pas couvrir les besoins des étudiants puisque chaque année le nombre des étudiants augmente ».
La question d’un militant dans la salle allait faire craquer la veste de Hassan Silla Bakari. Il est stoppé net. Parce qu’il est en train de mettre à nu la plie béante de MPS dans le département de Ngouri. Pour ce militant, comment comprendre que toute la politique de Déby est orientée sur la jeunesse, mais jusque là, un lycée dans ce département ne dispose pas des salles de classes.
Un autre renchérit : le président Deby a un très bon programme politique mais ceux qui l’accompagnent ne communiquent pas sur les actions du Chef de l’Etat. Certains ferment leur porte une fois être assis dans un fauteuil quelque part. Il sera stoppé lui aussi à son tour par le modérateur.
Il faut noter qu’au début de la conférence, la salle est quasiment full, mais après la présentation du résumé d’un bilan brouillon par le Dr David Houdeïngar, la salle se déserte au fur à mesure quand les réponses aux questions ne sont pas satisfaisantes pour l’assistance. Autre chose à noter à cette conférence, le MPS a de moyen mais pourquoi le service technique a déçu les panélistes ? La sonorisation était nulle. Ceux qui prenaient la parole font un exercice vocal comme si c’était la séance de répétions vocale.