Le célèbre écrivain ivoirien Bernard Adou Koffi Binlin Dadié, plus connu sous son nom d’auteur, Bernard Dadié est décédé le samedi dernier à l’âge de 103 ans. Cet ancien ministre de la Culture et compagnon de lutte d’Houphouët-Boigny au PDCI (alors le principal parti anti-colonial), est l’auteur de plusieurs livres dont Climbié, Pagne Noir, Légendes africaines, etc. Lauréat du Grand prix littéraire d’Afrique noire, Dadié avait été annoncé à plusieurs reprises pour mort. En novembre 2018, sa famille avait fait un démenti suite à des rumeurs persistantes.
Pour les Ivoiriens comme de nombreux Africains, il s’appelait Bernard Dadié. Mais son vrai nom est Bernard Adou Koffi Binlin Dadié, fils de Gabriel Dadié qui fut lui aussi ministre et compagnon de la première heure d’Houphouët.
Bernard Dadié a abordé tous les genres littéraires : poésie, roman, chroniques, contes traditionnels et, surtout, théâtre.
« Ecrire est, pour moi, un désir d’écarter les ténèbres, un désir d’ouvrir à chacun des fenêtres sur le monde », avait déclaré l’écrivain, en recevant, en 2016, le premier prix Jaime Torres Bodet de l’Unesco.
Né en 1916 à Assinie (Sud-Est de la Côte d’Ivoire), il se fait connaître dès 1934 avec une pièce de théâtre satirique, « Les Villes ».
En 1950, il publie un recueil de poèmes engagés, « Afrique debout ! » qui dénonce les relations de domination entre Blancs et Noirs dans l’Afrique coloniale.
Son autobiographie romancée, « Climbié », parue en 1952, est, sans doute, son oeuvre la plus célèbre, également, très critique vis-à-vis du colonialisme. En 1980, son roman « Les jambes du fils de Dieu » (1980) remporte, aussi, un franc succès.
Bernard Dadié a reçu, deux fois, le grand prix littéraire d’Afrique noire avec « Patron de New York » (1965) et « La ville où nul ne meurt » (1968).
Homme engagé, Bernard Dadié fut, aussi, journaliste, homme politique et militant pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire (colonie française jusqu’en 1960).