Dans le cadre des travaux de construction du mur de la basilique de l’église catholique au Tchad sur la rive droit du Chari de N’Djamena, des vestiges archéologiques ont été découverts, le 14 janvier dernier. Aussitôt une équipe des chercheurs et des étudiants est descendue sur le terrain pour mener de travaux de recherche archéologique sur ledit site.
Les vestiges trouvés sont constitués des urnes funéraires, des ossements, des silos, des bracelets et des canaris. Ce qui amène à dire selon Nangkara Clison archéologue et enseignant chercheur à l’université de N’Djamena, les vestiges trouvés correspondent aux légendes et histoires sur les Sao. Selon lui ces vestiges attestent que ce site est un site archéologique qu’il faut effectuer des fouilles archéologiques pour déterminer. Les Sao sont des peuples qui ont une civilisation basée sur l’argile et qui vivent tout autour de la rivière. « Lorsqu’on compare les vestiges sur ce site à d’autres sites attribués de manière incontestable aux Sao, on est en droit de dire probablement que ce site est un site Sao » Renseigne-t-il.
Pour Nangkara Clison en attendant que les fouilles archéologiques préventives s’effectuent sur le site, il demande l’appui des autorités pour pouvoir mener à bien ces recherches.
En attendant les examens dans les laboratoires pour déterminer la période, l’âge et l’alimentation de ces peuples qui habitaient autres fois sur ce site, le groupe des archéologues dépêché pour sur les lieux ignorent combien du temps prendront les recherches.
En rappel, les Sao habitaient dans les basses vallées du Logone, du Chari et de la Yoobé sur un territoire correspondant à une partie du Cameroun, du Tchad et du Nigeria actuels. Des recherches sont controversées sur la question des origines des Sao. Certains chercheurs jugent qu’ils sont originaires de la vallée du Nil.
Les Sao vivaient en cités encloses dans une muraille (à l’origine du nom des Sao) de terre crue de base large de 3,5 à 4 mètres, et occupaient des buttes anthropiques ou villages de huttes (desquels ont été exhumées des figurines Sao) en bordure d’eau. Ils forment une ancienne population d’Afrique centrale constituée de groupes distincts par leur langue et leur mode de vie, qui se sont fédérés autour de quelques cités plus puissantes.
D’après les légendes, les Sao avaient des dimensions et des pouvoirs surhumains.
Les cités-États Sao sont envahies par le Kanem au XVe siècle. La population est métissée entre les nomades et les populations locales. Afin de former ce qui sera le Grand Kanem, les Kanembu décident de coloniser l’ouest du lac et de maîtriser les Sao de cette région (le Bornou). Les Sefuwa exercent une répression féroce sur les Sao, qui se réfugient à l’intérieur du lac.
Les attaques et exterminations connaissent leur apogée au XIVe siècle sous le règne du Kanem Idrīs Alaoma : destruction des camps fortifiés et des habitations Sao, destruction des champs et des récoltes, abattage des arbres, interdictions de sortir des camps et villes fortifiées. Les Sao furent vaincus par la famine.
Les vestiges des Sao découverts à N’Djamena
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