LITTÉRATURE : KOULSY LAMKO, NOUVEAU LAURÉAT DU GRAND PRIX LITTÉRAIRE TCHADIEN 2018

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La cérémonie de la remise du Grand Prix Littéraire Tchadien a eu hier mardi 06 novembre à l’Institut Français du Tchad (IFT) en présence du Ministre du Développement Touristique, de la Culture et de l’Artisanat, son homologue de l’Education Nationale et de la Promotion Civique, le Conseiller à la Culture de la Présidence de la République, le Directeur de la Coopération Suisse au Tchad et le Conseiller de l’ambassade de la France au Tchad.

Être lauréat, c’est de recevoir publiquement la couronne de laurier comme signe de son talent, de sa créativité et de sa supériorité. Koulsy Lamko est un poète, dramaturge, essayiste, romancier, chanteur et un professeur des Arts dramatiques. Il est né à Dadouar dans le Guéra au Tchad en 1959. Koulsy a vécu dans différents pays d’Afrique avant de rejoindre le Mexique où il vit et (entre autres) anime un centre de résidence d’artistes. Il est l’auteur de plusieurs pièces théâtrales, de recueils de poésies, de romans, de nouvelles, et de contes. Parmi ces écrits, on peut citer entre autres : Regards dans une larme paru en 1990, N’do Kla ou l’initiation avortée en 1993, Aurore en 1994, Tout bas… si bas et Festin d’assassins en 1995, Le petit lion couché 1998, La Phalène des collines 2000, etc. Mais la pièce comme N’do Kla et comme flèches a marqué l’écriture dramatique africaine et garde aujourd’hui encore toute son actualité.

Lors de la présentation bibliographique de lauréat, Dr Ali Abderahmane Haggar  n’a pas caché sa joie pour cet homme : « Ce matin je devrais aller à Dakar mais j’ai annulé à cause de mon frère Koulsy. Venir présenter ce grand monsieur à la personne de Koulsy Lamko est un honneur pour moi ».

Quant à Mme la ministre du développement touristique, de la culture et de l’artisanat, Madeleine Alingue avait félicité et encouragé le laure : « Vous êtes un passionné, profondément amoureux du Tchad car vous célébrer votre pays a travers votre esprits et votre plume. Vous êtes aujourd’hui reconnu comme un symbole, un modèle, porte-parole de la littérature tchadienne. Félicitations, nos remerciements et vous pouvez être rassuré que le Tchad vous accompagnera dans votre mission littéraire. Au nom du Ministère du Développement Touristique, de la Culture et de l’Artisanat pour votre œuvre, notoriété, contribution nous vous décernons le Grand Prix Littéraire National 2018 ».

Cette cérémonie honorifique est un lieu bien indiqué pour M. Koulsy Lamko de rendre hommage à sa  mère  « Merci pour cette distinction qui, non seulement me réjouis intimement, mais aussi magnifie le dur labeur de cette femme, ma mère, recroquevillée sur elle-même qui sans doute a compris très tôt qu’il fallait qu’elle se brule le cil, les sourcils au feu de bois pour arracher à la vie paysanne, le cahier d’écolier, le crayon et la gomme pour inscrire son fils a l’école, il y a des décennies ».

Dans son discours, M. Lamko s’interroge : « Quelles cultures, quelle littérature dans un monde hyper violent où insidieusement s’installent la recolonisation guerrière des terres riches, les migrations sempiternelles de hordes de loques humains sans logis, sans nourriture, sans emploi, sans dignité, sans lendemain ? Quelles cultures, quelle littérature dans un univers où le mondialisme capitaliste s’impose comme idéologie dominante ? Quelles cultures, quelle littérature à l’ère du consumérisme triomphant travaillant à la zombification de l’homme par le marché, la télé et les gadgets technologiques du virtualisme et de la réalité augmentée, Etc. ». Des multitudes des questions que Koulsy Lamko s’était posées.

Les réponses à ces interrogations troublantes ne peuvent se contenter de spéculations vaines tandis que se déroule comme un rouleau compresseur le voile aveuglant des hégémonies culturelles diverses. Tout cela se résume par la résistance.

Pour que les sociétés finissent par organiser leurs représentations à partir d’un système, dont l’insidieuse mission première non avouée, est la déshumanisation brutale et progressive à la fois, l’exclusion du colonisé de la sphère de l’humain. C’est là qu’écrire, peintre, filmer, chanter, danser devient comme un leitmotiv  acte de la résistance.

Koulsy Lamko a reçu un chèque de deux million de Francs FCA octroyé par l’Ambassade de la France au Tchad.

OUSMANE DIARRA 

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