Après le massacre des Peuls en janvier 2019 par de soi-disant éléments armés déguisés en Dogon, c’est maintenant le tour des Dogons d’être massacrés. Les médias se sont emparés de l’information et sous-entendent continuellement que c’est l’œuvre des Peuls à titre de vengeance. Certains témoins prétendent même que les assaillants auraient échangé des mots en peul.
Cette fois-ci, c’est une centaine de Dogons qui sont victimes de ces attaques. Un village de 300 personnes aurait été entièrement rasé.
Sur France 24, lors d’une interview avec un correspondant malien, le présentateur a posé la question : est-ce que les soldats français interviennent dans ces zones ? La réponse du correspondant fut : les soldats français se trouvent dans le Gourma, un peu plus au nord de cette région, mais ils sont tout près, et c’est très difficile de savoir quel est le rôle exact de l’armée française dans le centre du pays, il est normal à se poser la question de savoir si l’opération Barkhane a un mandat de patrouiller le centre du Mali en vue d’appréhender les djihadistes ?
Après l’attaque des Peuls par les soi-disant Dogons, il était clair qu’une attaque contre ces derniers allaient avoir lieu. De nouveau, les forces Barkhane ainsi que les troupes canadiennes, estoniennes, allemandes ne sont pas là lors des attaques, et pourtant tous les moyens sont disponibles à neutraliser les assaillants. Il serait possible et logique que les soldats français protègent les intérêts des multinationales dans le nord du pays, et cela n’est-il pas envisageable de sauver et sécuriser concomitamment la population locale très fragile contre les attaques d’ignominie et meurtrière ?
En tout état de cause, le gouvernement malien a une responsabilité particulière en ce sens que la menace de conflit intercommunautaire s’accentue mais sans action concrète posée par les autorités maliennes.
Pour le massacre précédent, le gouvernement a pris un acte fort pour dissoudre la milice d’auto-défense Dana Amassagou, qui était présumée auteur du massacre d’ogossagou, alors qu’il existait deux milices d’auto-défenses. L’autre appartenant à la communauté peule, cependant aucun acte préventif n’a été envisagé par les autorités maliennes à l’encontre de cette milice peule ? Et pourtant, il serait une fois possible encore de prendre comme suspects ces peuls auteurs de ce nouveau massacre, seule une vraie enquête indépendante serait efficace pour étaler la vérité.
Par ailleurs, comment la Minusma compte enrailler ce conflit intercommunautaire, étant donné que son mandat arrive à l’échéance ce 27 juin, une possible prorogation est envisagée, mais faudrait-il aussi envisager d’étendre la mission de la Minusma vers le centre du Mali, qui est toujours cantonnée dans le nord du Mali ?
Cependant, les maliens le savent, avec tous les moyens que Barkhane a déployés dans le Mali avec ses alliés, ils auraient pu facilement et rapidement neutraliser la menace qui planait sur le Mali.
La population malienne est persuadée qu’elle est la seule à pouvoir se sortir de ce bourbier. C’est pour ça que, pour y faire face, la résistance s’accentue de plus en plus sur le continent et surtout en Afrique de l’Ouest. On le voit bien au Mali, mais aussi au Niger et au Burkina Faso, les pays qui sont maintenant touchés par les plans déstabilisateurs du terrorisme dans la région.
Guindo Issiaka, Correspondant de Tachad.com au Mali