Lancée en septembre 2018, la campagne nationale dénommée « free shine » ou « naitre libre » pour mettre fin aux nouvelles infections du VIH chez les enfants en Afrique d’ici 2030 et garder les mères en bonne santé, a fait la restitution de son rapport d’activités du premier trimestre dans les dix (10) communes de N’Djamena, ce samedi 12 janvier 2019 à la maison de la femme. Cette campagne est une initiative du bureau de l’organisation des premières dames d’Afrique contre le sida (OPDAS) et ses partenaires, l’Unicef et le ministère de la santé.
Durant ce premier trimestre les activités de la campagne se sont déroulées respectivement dans les communes, les centres d’écoutes, les centres de santé revitalisés, des centres sociaux… Des relais communautaires ont été formés pour la cause. L’objectif est d’améliorer la fréquentation des services de santé près des communautés pour une génération sans VIH/Sida d’ici 2030 dans les dix (10) communes de la ville de N’Djamena.
Selon le contenu dudit rapport 8 292 personnes dépistées dans les dix (10) arrondissements dont 194 cas séropositifs. Le premier et huitième arrondissement ont plus de taux de prévalence de VIH. Dans le premier arrondissement sur 1 491 personnes dépistées, 38 sont séropositives, 94 sur 2 044 dans le huitième. Un taux qui laisse d’inquiétude a souligné le secrétaire exécutif du conseil national de lutte contre le sida (CNLS) Dr Barou Djouatere.
Les personnes séropositives sont de la classe d’âge de 16 à 61 ans avec une prédominance de la tranche d’âge de 15 à 46 dont deux enfants de 10 et quatre de 11 à 14 sont aussi déclarés séropositifs.
La sensibilisation a touché plus de 28 768 personnes dont 3 760 jeunes et adolescents dans les 4 grands lycées de la place. L’équipe des relais communautaires a touché aussi 698 autorités, leaders traditionnels et religieux.
Selon le point focal de l’OPDAS, Madame Ngarbatinan Odjoumbeye Carmelle, les efforts des dix (10) maires de la commune de N’Djamena ont permis de toucher une plus grande de la population à travers de sensibilisation sur le VIH, les conséquences du mariage des enfants, de la malnutrition. Selon elle, les maires sont les tous premiers à donner des exemples dans les centres de dépistage.
La chargée de question de VIH/Sida de l’Unicef Nancy Ndal-lah à quant à elle souligné l’engagement de l’OPDAS et des maires dans cette lutte contre le VIH/Sida avant de dire que son institution est toujours aux côtés des autorités tchadiennes pour que l’objectif 2030 sans VIH/Sida chez les enfants en Afrique soit une réalité.
Pour mener à bon port les activités de la 2ème campagne, l’OPDAS recommande une autonomie des arrondissements, de multiplier les centres de dépistage et counseling, d’intensifier la sensibilisation des leaders d’opinion, et de rendre disponible et de manière permanente les fiches de dépistages et les réactifs.
Selon Salklah Djimadoumngar, membre de l’équipe de suivi évaluation de l’OPDAS, le poids des facteurs socioculturels, la grève des agents de l’Etat, la mobilité des relais communautaires qui sont pour la plus part des élèves et étudiants, l’éloignement des centres de prise en charge des séropositifs pour un suivi adaptés sont des difficultés majeures rencontrées durant la campagne du dernier trimestre de 2018. « Difficulté à mobiliser les relias communautaires femmes, la réticence de certains chefs de quartiers, carrées et leaders religieux à s’impliquer dans la sensibilisation constituent des barrières qu’il faut lever pour permettre une bonne campagne » suggère-telle.