Les Tchadiens, meurtris par l’arbitraire et la confiscation du pouvoir ne peuvent qu’assister à ce spectacle affligeant de convocation du congrès du MPS par le Président de la République, qui porte un coup fatal au cœur de l’État de droit.
C’est un message clair que l’on envoie à l’opinion tchadienne dans son ensemble. La Constitution, ce texte sacré de la République, peut, du jour au lendemain, être réduite à un simple chiffon de papier, mais personne dans la chapelle MPS n’osera lever le petit doigt, ni les juristes de ce parti qui se retrouvent à ployer devant toute la mascarade et le mépris des textes fondamentaux de la République, troquant leur éthique contre des privilèges alimentaires.
Le MPS du défunt Maréchal Déby Itno, autrefois présenté comme le pilier du pluralisme, se mue en instrument docile d’une clique d’oligarques qui n’hésite pas à fouler aux pieds l’architecture institutionnelle du pays. Comme si certains compagnons du président-fondateur, encore vivants, étaient eux aussi réduits à justifier l’injustifiable sous le poids écrasant de leurs besoins œsophagiques.
Cette posture à la limite démesurée est assimilable à un parjure ou, à forte raison, une haute trahison, puisque la Constitution est un contrat social que l’on a signé avec le Peuple. »
Steven Ngarhokarial