Volley/Championnat d’Afrique 2019 : victoire de l’Algérie devant le Tchad (3-0)

Tunis- Après sa victoire sur le Botswana hier soir. Les Sao du Tchad version volley-ball, viennent de s’incliner face à l’Algérie sur le score de 0 set contre 3. (25-14, 25-14, 25-13), en match comptant pour la 4ème journée du groupe A du Championnat d’Afrique des nations 2019, disputé mercredi à Tunis.

Le Tchad jouera son prochain match de poule face à la RDC, jeudi à partir de 15h00.

Mahamat Mahamout Issa Terda, Correspondant de Tachad.com au Maghreb

Aide à la presse : 67 organes de presse éligibles par la HAMA

Au terme de deux décisions 023 et 024 du 23 juillet 2018, la Haute Autorité des Média et de l’Audiovisuelle (HAMA), déclare seulement 20 organes de presse écrite et presse électronique et 47 média audiovisuels éligibles au fonds d’aide à la presse privée 2019.

La Haute autorité des média et de audiovisuelle (HAMA) a réuni les directeurs des organes de presse privée à la maison des médias du Tchad le 20 juillet dernier pour leur informer de l’octroie de l’aide de 100 millions de FCFA par le président Déby à la presse. A cette rencontre, le régulateur des média du Tchad, se veut trouver un consensus  sur les conditions d’éligibilité à cette aide en tenant compte bien sur des conditions définies par la loi 31 à son article 65. Mais la réponse des directeurs de publication ne s’est pas fait attendre.

« Si vous voulez trouver de consensus ici, vous n’en trouverez pas. C’est la HAMA qui gère l’aide à la presse. Nous sommes que des bénéficiaires. Et Comment voulez-vous qu’on propose ce que vous allez décider ? La responsabilité revient à la HAMA de voir dans quelles conditions ou quels critères donner cette aide aux organes qui malgré les difficultés font de leur mieux pour informer le public », a suggèré l’un des directeurs. Un autre de dire « Vous voulez qu’on se batte ici comme les hommes politiques ? Comme c’est une aide exceptionnelle, que le partage soit aussi exceptionnel ». « Vous voulez tous de l’argent. On se connait », a craché un autre. Vers la gauche de la salle, une voix se fait entendre. « Vous voulez donner de l’argent à celui qui n’a pas travaillé ? Je n’accepterai jamais ça. Que la HAMA prenne sa responsabilité ».

Chose dite, chose entendue répond le président de la HAMA, Dieudonné Djonabaye. La HAMA va prendre ses responsabilités. « Avoir un siège permanent et fonctionnel, faire le dépôt légal à la HAMA et avoir un numéro d’indentification fiscal ». Seuls les organes ayant respectés ces conditions auront accès à l’aide à la presse, a indiqué le président. Ajoutant que « les organes qui ne paraissent pas depuis longtemps n’en bénéficieront de rien », a-t-il martelé.

Aujourd’hui, la publication de la liste des organes éligibles par la HAMA à cette aide de 100 millions à la presse fait mécontenter les uns et les autres. Un grand nombre des organes qui n’ont pas vu leur nom sur la liste de la HAMA disent être léser par l’autorité. D’autres par contre disent que c’est une méchanceté de l’homme.

L’on compte parmi la presse écrite plusieurs journaux. Tels que : l’Eclairage, Le Haut-parleur, Tribune Info, Espace culture, Salam Info, L’Opinion, La Suggestion, Le Temps, Le Mirador, Phare Info, Le Perroquet, Le Moustique, Al-Araye (Arabophone)… et sur la liste des média audiovisuels : FM Oxygène, FM Mandela de Farcha.

Ce qui laisse à des interrogations. La HAMA a-t-il omis certains organes ? Ceux-là n’ont-ils pas respectés les critères ? Seule la HAMA a les réponses à ces questions.

Economie : Les réserves de la BEAC ont augmentés de 38%

Le Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), Abbas Mahamat Tolli président de la commission bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) a animé une conférence de presse hier soir à l’issue du séminaire sur la diffusion du nouveau dispositif portant réglementation des changes dans la CEMAC.

Objectif échangé avec les médias nationaux et internationaux sur les réserves de la banque centrale durant ces dernières années en matière de réglementation des changes dans la CEMAC.

« Les réserves ont beaucoup augmentés. De 2016 à 2018 nous étions à 38%, un glissement annuel de 30 à 36% », a souligné le Gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli.

En 2016, selon Abbas pour la sortie de la crise, les chefs d’Etat se sont réunis pour prendre une mesure commune. Des réformes de la réglementation des changes ont été entreprises. Le diagnostic de la situation macroéconomique réalisé sur cette situation ressort que la politique monétaire à cette époque n’était pas sous-tendue par une réglementation des changes adaptée à l’évolution.

Devant cette situation des instructions ont été donné par le Gouverneur de la BEAC en vue d’accélérer la réforme de régulation de transaction avec l’extérieur, afin de rendre plus efficient la gestion des réserves de changes et la conduite de la politique monétaire en zone CEMAC.

En 2016 les réserves de la BEAC sont à peu près de 2 400 milliards. « Mais aujourd’hui, nous sommes au-delà du double », s’est félicité le Gouverneur, Abbas avant d’ajouter que le cadrage macroéconomique s’est stabilisé en faveur des bonnes pratiques en matière de l’édition des finances, des réformes du dispositif, des appuis extérieurs. « La réglementation des changes en particulier  a permis aux de céder de mars 2019 à juin 2019, 1 378 milliards, alors qu’en 2018 nous étions à 6 105 milliards», a-t-il renseigné

Gambie : Yahya Jammeh accusé d’avoir fait tuer des migrants ghanéens

Une trentaine de migrants originaires du Ghana ont été exécutés sommairement par une unité paramilitaire sur ordre de Yahya Jammeh, ont affirmé deux anciens membres de la garde présidentielle devant la Commission vérité et réconciliation, mardi 23 juillet.

Les meurtres, qui remontent à juillet 2005, visaient 30 Ghanéens faisant partie d’un groupe de migrants clandestins – 44 Ghanéens et plusieurs Nigérians, Sénégalais et Togolais – arrêtés sur une plage de Gambie alors qu’ils tentaient de se rendre en Europe. « Yahya Jammeh a ordonné l’exécution de ces ressortissants étrangers », présentés comme des « mercenaires », a déclaré devant la Commission vérité et réconciliation (TRRC) Omar Jallow, ex-membre des « junglers », une unité officieuse de soldats choisis au sein de la garde nationale.

Selon son récit, qui confirme une enquête des ONG Human Rights Watch (HRW) et TRIAL, ces 30 Ghanéens ont été emmenés dans le village du président, Kanilai, avant d’être exécutés de l’autre côté de la frontière sénégalaise.

Les autres migrants ont également été tués, à l’exception d’un unique survivant ghanéen, Martin Kyere, qui avait réussi à sauter du véhicule en marche. Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale, a toujours démenti être impliqué dans ces assassinats. Un autre militaire, Malick Jatta a également avoué mardi avoir tué l’un des migrants ghanéens, mais assuré avoir épargné un fuyard, dans une probable référence à Martin Kyere.

« L’ordre était de les fusiller »

La question maintenant est de savoir si jammeh devra rendre des comptes ?

Omar Jallow a expliqué que leur commandant, le lieutenant Solo Bojang, « nous a dit que l’ordre de l’ancien chef de l’Etat (Yahya Jammeh) était de les fusiller ». « On les a conduits un par un jusqu’au lieu d’exécution et Sanna Manjang et Malick Jatta leur ont tiré dessus et les ont jetés dans un puits ».

Sanna Manjang, déserteur de l’armée en fuite, a été accusé lundi par Malick Jatta d’avoir participé, sur ordre de Yahya Jammeh, à l’assassinat en 2004 du journaliste Deyda Hydara, cofondateur du journal privé The Point et correspondant de l’AFP. M. Jatta a reconnu avoir participé à cet assassinat. « La question maintenant est de savoir si Jammeh devra rendre des comptes », a réagi le conseiller juridique de Human Rights Watch Reed Brody.

Un demi-frère de Jammeh exécuté

Omar Jallow a aussi expliqué que l’un des migrants lui avait donné « 100 dollars pour qu’il puisse faire ses prières » mais qu’il avait été immédiatement abattu par Sanna Manjang. « J’ai gardé les 100 dollars ». L’ancien membre des « junglers » a ajouté avoir participé à l’exécution d’un demi-frère du président, Haruna Jammeh, peu après son interpellation en 2005 par la redoutée Agence nationale du renseignement (NIA). Le demi-frère du président a été conduit dans une forêt proche de Kanilai, où « Sanna Manjang l’a tué d’un coup sur la nuque », a dit Omar Jallow.

Arrivé au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en juillet 1994 dans ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, Yahya Jammeh s’était fait élire en 1996 puis réélire sans interruption jusqu’à sa défaite en décembre 2016 face à l’opposant Adama Barrow. Les défenseurs des droits de l’Homme accusent son régime de tortures systématiques d’opposants et de journalistes, d’exécutions extra-judiciaires, de détentions arbitraires et de disparitions forcées pendant ses 22 ans de pouvoir.

Après six semaines d’une crise à rebondissements, il a finalement dû quitter son pays en janvier 2017 à la suite d’une intervention militaire et diplomatique régionale. Interrogé début 2018 sur une éventuelle demande d’extradition de Yahya Jammeh, Adama Barrow a répondu qu’il attendrait la fin des travaux de la TRRC pour se prononcer.

JA

Tchad : Le 3ème congrès ordinaire de maturité pour les maitres communautaires

Depuis 2012 avec une situation très difficile alors qu’ils représentent plus de 70% de corps enseignants, la coordination des maitres communautaires a organisé ce mercredi 24 juillet 2019 au centre Al-Mouna de N’Djamena, son 3ème congrès ordinaire.

Placé sous le slogan « Congrès de maturité » avec un thème assez fort « Des maîtres communautaires forts pour un syndicat fort », les congressistes n’ont pas mâché leurs mots pour interpeller le gouvernement et les organes affiliés sur leurs conditions de travail. Pourtant, ils sont les piliers de l’éducation nationale.

« Il y a lieu de relever qu’actuellement les maitres communautaires végètent dans la misère totale parce que leurs subsides ne sont pas régulièrement versés. Nos partenaires méconnaissent la place que ceux-ci occupent dans nos communautés car sans maitres communautaires, il n’y a pas d’école dans nos communautés », a déclaré le secrétaire général de la confédération libre des travailleurs du Tchad (CLTT), Brahim Ben Said.

Le coordonnateur national entrant des maitres communautaires a salué d’abord le travail abattu par ces prédécesseurs avant d’interpeller les maitres communautaires. « Je tiens à remercier sincèrement le bureau sortant pour leur travail louable au profit de notre coordination et de tous les maitres communautaires du Tchad. La confiance que vous avez placée en ma modeste personne pour diriger la coordination nationale ne sera à aucun moment trahit. Aussi, avec le concours de la CLTT et de la FENAPET, la situation de tous les maitres communautaires ayant servi la communauté sera résolue. Par ailleurs, je demande à tous ceux qui ne connaissent pas les couleurs de la craie de se retirer systématiquement du système éducatif tchadien », invite-t-il.

Le député et représentant de l’assemblée nationale, Abdoulaye Choua a félicité les congressistes et a promis de rendre fidèlement à qui de droit « En ce moment, je suis un témoin oculaire et je rendrais fidèlement à qui de droit à l’assemblée nationale ».

Le directeur général de SOTEM, Mahamat Hangata a offert 200 places aux maitres communautaires pour leur permettre d’avoir un peu de revenu en période de vacance.

Pour le président de la fédération nationale des associations des parents d’élèves, Bamaye Mahamat Boukar, c’est depuis plus de trois décennies que la communauté parentale a démontré sa capacité de mobilisation autour de l’école communautaire ou public en se constituant en association des parents d’élèves (APE).

Des recommandations, remerciements et conseils ont été prononcés pour remédier à la situation des maitres communautaires.

L’Association nationale des maitres communautaires est désormais le Syndicat national des maitres communautaires du Tchad. « Il faut être dynamique et faire la culture du dialogue. Il faut faire des cotisations syndicales pour être uni et fort pour lutter afin d’arracher son droit », a conseillé Brahim Ben Said à la nouvelle coordination et à l’ensemble des maitres communautaires.

Volley-CAN 2019 : Le Tchad s’impose face à Botswana 2 sets à 3

Au Championnat d’Afrique des Nations de Volley-ball seniors Tunisie 2019, le Tchad est en bonne performance dans son groupe A.

La sélection Botswanaise de volley-ball s’est inclinée face au Tchad par 2 sets à 3 mardi 23 juillet 2019 à Tunis, en match comptant pour la troisième journée du 22è Championnat d’Afrique des Nations de volley-ball (séniors/hommes) groupe A, disputé du 21 au 28 juillet. Le Tchad évolue dans le groupe A aux côtés de l’Algérie, de la Tunisie, du Botswana et du RD Congo.

Le Tchad jouera son 3eme match contre l’Algérie à ce mercredi 24 juillet 15h au PALAIS de SPORT D’EL MENZAH de Tunis.

Mahamat Mahamout Issa Terda, Correspondant au Maghreb

Tchad : 6 morts et 29 blessés entre éleveurs et agriculteurs dans la Tandjilé-Centre.

Par un communiqué de presse du dimanche 21 juillet, les ressortissants de la Tandjilé informent à l’opinion nationale et internationale la situation dramatique qui a eu lieu le 19 Juillet dernier dans le village Tchiré dans le département de la Tandilé-Centre.Selon le communiqué, un jeune homme âgé de 20 ans environs a été attaqué par un groupe de bouviers arabes à coups de machettes, alors qu’il chassait les bœufs qui dévastaient ses champs. Le commandant de la compagnie de la gendarmerie de Béré avec son staff à leur tour, venu pour constater les faits et prenant partis des éleveurs ont également ouverts le feu sur les paysans, faisant 6 morts, 29 blessés graves et plusieurs arrestations.
C’est une situation très tendue qui met encore la vie de la population en danger, informent ces ressortissants. Ils interpellent par ailleurs, le gouvernement tchadien à prendre des mesures pour que justice soit faite. « …Le sang des tandjiliens n’a que trop coulé par la complicité des autorités administratives et militaires locales… Nous exigeons des poursuites judiciaires », conclut le document

La COBAC se préoccupe du nouveau dispositif réglementaire des changes dans la CEMAC

La diffusion du nouveau dispositif portant réglementation des changes dans la CEMAC est au centre du séminaire de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale ce mardi 23 juillet 2019 à N’Djamena. L’ouverture des travaux a été lancé par le président de la COBAC, Abbas Mahamat Tolli par ailleurs, gouverneur de la BEAC, en présence du ministre des finances et du budget du Tchad, Tahir Hamid Nguilin.

Il était question au cours de ces assises d’échanger sur l’organisation administrative et principes de base des règlements des opérations avec l’extérieurs, les transactions, opérations en capital et opérations de couverture et la question de réglementation des changes, stabilité financière, politique monétaire et l’environnement des affaires.

« Le système de réglementation des transactions des pays de la CEMAC avec l’extérieur est régie par le règlement n°02/00/CEMAC/UMAC/CM portant harmonisation de la réglementation des changes dans la CEMAC, les textes nationaux ainsi que ceux adoptés par la Banque Centrale », a déclaré le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli.

Les insuffisances de la mise en œuvre

Selon le bilan de la mise en œuvre de cette réglementation en 2011, il ressort que plusieurs insuffisances liées à l’évolution du contexte socio-économique ont été constatées notamment la faible connaissance par les parties prenantes du cadre réglementaire et opérationnel de la réglementation des changes dues à l’absence de vulgarisation, l’ineffectivité de sa mise en œuvre, la faiblesse observée dans les dispositifs opérationnels de suivi et de contrôle, conduisant à un faible niveau de rapatriement des recettes d’exportation dans la CEMAC. Ce qui a amené la banque centrale a initié en 2012 un processus de reforme de la réglementation des changes dans la CEMAC.

Les participants au jour2 du séminaire de la COBAC. Ph/Tachad.com

Renforcer la soutenabilité monétaire

L’objectif de ce nouveau dispositif est, selon Abbas Mahamat Tolli, de renforcer la soutenabilité de la monnaie à travers l’optimisation des transactions financières extérieurs de manière à minimiser les sorties de devise non causées et à maximiser les entrées des devises provenant des activités légales. Il poursuit que dans le contexte de la CEMAC, la révision de ce cadre normatif était dictée d’une part par la nécessité d’une mise en cohérence de textes communautaires avec les mutations profondes des sphères économiques et financières ayant trait au développement des systèmes et moyens de paiement électroniques à l’essor de la problématique de lutte contre l’anti blanchiment des capitaux et financement de terrorisme et d’autre part par l’impératif d’assurer la conformité aux statuts de la banque centrale mise à jour en juin 2017.

Dans cette nouvelle mission, il sera clarifié les rôles et responsabilités des organes de la mise en œuvre de la réglementation des changes dans la zone CEMAC.

Tchad : « Tchad, notre bel enfer »

Est le titre de l’ouvrage de Dobian Assingar. C’est un livre du genre « Chroniques » de 502 pages, paru aux Editions Toumaï en juin dernier et qui sera présenté le vendredi 26 juillet 2019 dans la salle Multimédia du CEFOD à partir de 15 heures.

L’auteur, Dobian Assingar dénonce à travers ce livre la responsabilité des différents régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance et les violations de droits humains dont ils sont comptables. Il met particulièrement l’accent sur le rôle permanent de la France, de la Lybie et du Soudan dans les différents conflits meurtriers au Tchad.

Dobian Assingar, ce chevronné de l’administration a eu à suivre plusieurs formations avant de prendre sa retraite. Actuellement, il est le président d’Honneur de la Ligue Tchadienne de Droits de l’Homme (LTDH) et délégué permanent de la Fédération internationale de Droits de l’Homme (FIDH) auprès de la CEMAC.

Ce livre « Tchad, notre bel enfer » coûte 20 000 FCFA/37 Dollars et 30 Euros.

Pour soigner le sida, il faut (aussi) de l’empathie

Les malades estiment que le personnel médical manque de bienveillance, d’écoute et de pédagogie.

Qu’on se le dise : le sida est toujours stigmatisé. Si on a fait un peu de chemin depuis les actions d’Act Up dans les laboratoires pharmaceutiques et dans les écoles, comme le montrait le film 120 battements par minute, la maladie porte encore les préjugés nés avec elle dans les années 1980.

C’est désormais dans l’attention portée aux malades que ces a priori se ressentent. Une récente étude d’une université américaine a montré que cette stigmatisation par le corps médical est à l’origine de nombreux refus d’entamer un traitement voire d’abandons.

Menée sur plus de 1.500 personnes entre 18 et 65 ans, cette recherche s’est intéressée de près à la relation qu’entretiennent les malades avec le personnel soignant. Beaucoup soulignent l’absence d’empathie et l’impression d’être «réprimandés» pour avoir adopté un comportement à risque. Quand la maladie est évoquée, c’est uniquement à travers le prisme d’un jargon médical. «Trithérapie» et «traitement antirétroviral» sont les premiers mots qu’entendront les patients (es).

Miser sur la communication

Le sida, s’il ne se guérit pas, se jugule grâce à la trithérapie qui empêche la réplication du virus dans l’organisme et permet au système immunitaire de se renforcer. On dit alors que la charge virale est contrôlée. Le traitement doit néanmoins être pris à temps. Or, «l’étude montre que pour beaucoup de patients, le VIH continue d’être vu comme une condamnation à mort», analyse la chercheuse à la tête de l’étude, Andrea Norberg. La communication apparaît comme essentielle entre les malades et le corps médical.

Les résultats de cette étude posent problème quand on sait qu’en 2018, on dénombrait 37, 9 millions de personnes atteintes du VIH dans le monde, dont 23, 3 millions seulement sous traitement. Bien entendu, les soins sont loin d’être abordables partout. Aux États-Unis, un pays où l’industrie pharmaceutique est pourtant développée, sur les 1,1 million de personnes estimées séropositives, 15% ne sont pas diagnostiquées et la charge virale de 51% n’est toujours pas contrôlée par traitement –contre 26% en France.

Désignée au début de l’épidémie comme le «cancer des gays», la «maladie des 4H» –hémophile, heroïnoman, homosexuel, haïtien–, aujourd’hui maladie des pauvres, le sida supporte la charge d’une opinion publique encore intolérante à l’égard des malades.

Du fait de sa complexité et de la lourdeur du traitement, il est essentiel que la chaîne du personnel médical, des généralistes et gynécologues chargés d’orienter vers les tests au personnel qui prend soin des malades sous traitement, s’accordent pour informer, guider et accompagner avec bienveillance.

Slate fr