Le débat autour de
titre de chef de l’opposition et la continuité de l’administration dans l’opposition
a retenu l’attention de la rédaction de Tachad.com. Elle s’est entretenue avec
le nouveau chef de l’opposition démocratique, Romadoumngar Nialbé Félix sur
cette polémique.
Tachad.com : Vous
êtes nommé chef de l’opposition depuis le 11 avril dernier conformément à la
décision de la Cour Suprême. Dès lors certains chefs de partis politiques se
réclament chef de l’opposition et d’autres porte-paroles. Qu’en
dites-vous ?
Félix : Je
n’ai pas été nommé, j’ai été reconnu. Reconnu par la loi; chef de l’opposition.
Parce que la loi dit : le chef de l’opposition est le chef de parti
politique et est celui qui dispose un plus grand nombre des députés à
l’assemblée nationale.
Aujourd’hui, c’est l’URD qui dispose de 8 députés, le plus
grand parti de l’opposition. C’est dans ce contexte que par la saisine du
gouvernement à la Cour Suprême à déclarer le chef de parti URD, chef de
l’opposition.
Si d’aucun contexte, est-ce qu’ils peuvent matériellement
dire que 7 est supérieur à 8 ? C’est ça la raison. L’UNDR dispose de
7 députés à l’assemblée nationale contre 8 par URD. C’est sur cette base que la
décision de la Cours Suprême a été prise.
Mais vous saviez, dans la vie, il y a des gens qui sont habitués
à ne pas céder le poste même si vous le relever tranquillement. Vous avez suivi
des hommes politiques dire qu’ils ont été relevé à tel ou tel poste parce que,
parce que…c’est toujours ça.
Ceux qui se réclament porte-parole de
l’opposition et qui convoquent des assemblées générales de l’opposition ce sont
des impopulaires et ils pensent qu’en faisant cela, ils peuvent avoir une
popularité quelque part. Or ils sont des singletons à l’assemblée nationale.
Ils ne valent pas même la cheville de chef de l’opposition.
Les partis politiques de l’opposition qui assistent à l’assemblée
générale des partis politiques de l’opposition convoquée par ceux-là, ne
connaissent pas leur rôle de chef de parti. Moi, en tant que chef de parti
politique de l’opposition, je ne peux pas assister à une réunion des partis de
l’opposition convoquée par celui qui n’a aucun titre. Je ne le ferai jamais.
Tachad.com : Depuis
toujours dans l’histoire politique du Tchad, l’opposition est toujours divisée.
Vous avez le bâton de commandement, que feriez-vous pour réunir l’opposition démocratique
tchadienne ?
Félix : (Sourire !).
Bien ! Depuis toujours les partis politiques de l’opposition ont été
divisés, depuis 1996. En 2011, on pensait à une unité autour du boycott. Hélas !
Deux ont frappé la porte de l’opposition pour accompagner Idriss Deby moyennant
des cantines d’argent. C’était à partir de là que, le désordre s’est enfoncé.
Aujourd’hui, je pense qu’autour de la décision de la Cour,
nous avons enregistré dans notre cabinet, 68 partis politiques qui ont
tacitement reconduit l’existence de chef de l’opposition en y déposant la liste
des membres de leur démembrement à la CENI. Nous sommes entrain de faire ce travail et d’ici
peu on va déposer au bureau du président du CNDP et je pense qu’un effort sera
fait de manière à ce que les partis de l’opposition soient unis.
Tachad.com : Il y a certains
partis politiques de l’opposition qui se sont alignés dernier celui qui se
proclame porte-parole de l’opposition et d’autre avec vous. Comment alliez-vous
faire pour réunir les deux groupes à l’approche des législatives ?
Félix : Bon !
Vous saviez, en politique, on est responsable de sa décision. Aujourd’hui, le
porte-parole le soit disant des partis politiques de l’opposition ? Il a
dit qu’ils ne peuvent pas déposer leur liste devant l’actuel CNDP ou bien ils
ne peuvent pas remettre au nouveau chef de l’opposition. Mais ce n’est pas ça qui
va arrêter le processus. Nous avons déjà 68 partis politiques de l’opposition
qui ont accepté d’aller aux élections. Et sur cette base, j’aurai à réunir les
partis qui accepteront de participer aux élections au moment venu pour leur
donner des consignes fermes et je pense que nous resterons bien unis que par le
passé. Et à ceux-là, nous n’allons pas les obliger. Ils sont indépendants.
Tachad.com : Le
décret n° 216 portant désignation des membres de la CENI, a été vigoureusement
critiqué par l’opposition. Le chef de l’opposition Saleh Kebzabo a à son temps demandé
l’annulation de ce décret. L’administration est une continuité. Allez-vous
militer pour ou contre ?
Félix : Vous
savez, le 30 mars dernier, lors d’une assemblée générale des partis politiques
de l’opposition au siège de l’UNDR, nous avons tous dénoncé le décret 216. La
position du président de l’URD entre temps était qu’il ne gelait pas sa participation
au processus électoral mais condamne le décret 216. Même à la réunion du CNDP,
nous avons soulevé la modification du décret 216.
Le décret 216 connait un peu de difficultés. Il y a des
représentants des partis politiques qui ne sont pas reconnus par leur formation
politique. Cela est une nécessité qu’il faudrait pour une clarté de processus électoral, il faut modifier ce
décret dans l’intérêt de tous.